jeudi 1 mai 2008

PAASILINNA, Arto - Le lièvre de Vatanen

Vatanen est journaliste à Helsinki. Alors qu'il revient de la campagne, un dimanche soir de juin, avec un ami, ce dernier heurte un lièvre sur la route. Vatanen descend de voiture et s'enfonce dans les fourrés. Il récupère le lièvre blessé, lui fabrique une grossière attelle et s'enfonce délibérément dans la nature. Ce roman culte dans les pays nordiques conte les multiples et extravagantes aventures de Vatanenremontant au fil des saisons vers le cercle polaire avec son lièvre fétiche en guise de sésame. Il invente un genre : le roman d'humour écologique.

mercredi 6 février 2008

GAUDE, Laurent - La mort du roi Tsongor


Au sein d'une Afrique ancestrale, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d'un empire immense, s'apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre éclate. Le roi s'éteint mais ne peut reposer en paix dans sa cité dévastée. A son plus jeune fils, Souba, échoit la mission de parcourir le continent pour y construire sept tombeaux à l'image de ce que fut le vénéré - et aussi le haïssable - roi Tsongor.

vendredi 1 février 2008

GAUDE, Laurent - Le soleil des Scorta


Prix Goncourt 2004 - Les Scorta vivent pauvrement à Montepuccio, un petit village d'Italie du sud. Leur lignée est fondée sur un viol, donc née dans l'opprobre, mais ils ont fait voeu de se transmettre de génération en génération, le peu que la vie leur laisserait en héritage. En dehors du modeste bureau de tabac familial ils n'ont rien de matériel mais seulement un souvenir, une expérience, une parcelle de sagesse, une étincelle de joie... ou encore un secret. Un secret comme celui que la vieille Carmela confie à l'ancien curé de Montepuccio...

BLAKE, Michael - Danse avec les loups


Fort Sedgewick. Un avant-poste au fin fond de l’Ouest sauvage. Trois ou quatre baraques délabrées, une poignée d’hommes épuisés. C’est là qu’est affecté le lieutenant Dunbar.

Il rêvait de grands espaces, de batailles glorieuses. A son arrivée, une surprise l’attend : le fort est abandonné, il se retrouve seul. Seul... jusqu’au jour où il découvre une femme blessée qu’il ramène chez les Comanches.
Au fil des jours, il gagne leur amitié, apprend leur langue... et tombe amoureux de cette étrange squaw aux yeux couleur de feu, cette Blanche que les Indiens ont enlevée quand elle était enfant. Comme elle, il deviendra un Comanche. Désormais, le lieutenant Dunbar n’existe plus.
Il est celui qui « danse avec les loups ». Mais la guerre n’est pas finie. Pour l’armée des Etats-Unis d’Amérique, John Dunbar est un déserteur...

samedi 19 janvier 2008

TSUJI, Hitonari - En attendant le soleil

Sur le tournage d'un film du cinéaste octogénaire Inoue, dont le sujet est l'invasion des troupes japonaises sur le territoire chinois, les scènes s'éternisent car le vieil homme ne retrouve pas les lumières de son souvenir. Un jeune décorateur l'observe, alors que son frère plonge dans le coma à la suite d'un règlement de comptes.

mardi 1 janvier 2008

YOSHIMURA, Akira - Liberté conditionnelle

Après quinze ans d'incarcération, Kikutani bénéficie enfin du principe de libération conditionnelle.
Pris en charge par un tuteur, il doit réapprendre à vivre en société, ce qui représente pour lui une angoisse d'autant plus grande qu'il avait parfaitement su s'adapter à la prison.
Incapable de s'éloigner du foyer de réinsertion, Kikutani loue un studio à quelques rues de là, trouve un emploi grâce au soutien de l'institution postcarcérale et se compose peu à peu un quotidien acceptable. Mais, alors que son comportement est en tout point exemplaire, son tuteur lui propose de se remarier. Et soudain tout bascule, malgré ses efforts Kikutani dérive...

YOSHIMURA, Akira - Naufrages

Dans un village isolé entre mer et montagne, une petite communauté tente d’échapper à la misère en entretenant d’étranges coutumes. Isaku n’a que neuf ans lorsque son père part se louer dans un bourg au-delà de la montagne. Devenu d’emblée chef de famille, Isaku se voit attribuer une responsabilité dont il ne peut imaginer les conséquences. Une tempête s’annonçant cette nuit-là, d’immenses feux sont allumés sur la plage. Chargé de surveiller ce rite ancestral, Isaku va assister à l’arrivée d’un navire qui, ayant repéré les feux depuis le large, s’approche de la plage pour échapper au naufrage. Mais une barre rocheuse déchire la mer aux abords du village, et le piège se referme sur ce bateau qui, sous les yeux horrifiés de l’enfant, sombre en offrant à la communauté sa précieuse cargaison. A travers ce récit envoûtant et cruel, Akira Yoshimura évoque la violence presque primitive d’une communauté villageoise totalement isolée dans un Japon hors du temps. S’appuyant sur le cycle des saisons, il décrit les conséquences de cet enfermement sur le destin d’un enfant dont la naïveté ne peut engendrer la révolte ni quelque autre forme de jugement face à la misère.

YOSHIMURA, Akira - Voyage vers les jours lointains

Dans les dédales d'un hôpital, un homme prélève des spécimens osseux sur les cadavres. Enfant, il observait déjà son beau-père qui, après les tremblements de terre, rôdait dans les décombres. La nuit, il sculptait en secret d'inquiétantes miniatures...
Un jeune homme en partance pour l'université s'assied sur un banc. Dès lors il ne vivra plus jamais ce à quoi il était destiné.
Un autre le rejoint bientôt et peu à peu l'entraîne vers l'univers du renoncement, celui de l'abandon. Ensemble, ils vont quitter Tokyo, suivre une route lointaine, atteindre la montagne et s'élancer enfin du haut de la falaise dans le grand bleu de la mer.
A travers ces récits, Akira Yoshimura nous entraîne aux confins du monde. Mais la poésie de son écriture est d'une telle beauté que seule s'impose dans nos mémoires l'envoûtante singularité de son imaginaire.

NAIPAUL, V S - A la courbe du fleuve


Les ancêtres de Salim sont des Indiens, venus vivre et prospérer, au siècle dernier, sur la côte Est de l'Afrique. Personne dans sa famille, à part lui, n'a compris combien les temps ont changé depuis le départ des colonisateurs européens. Accompagné du fils d'une ancienne esclave de sa famille, il part pour le coeur du continent noir et devient commerçant dans une ville construite par des Européens, à la courbe du grand fleuve sur l'emplacement d'un ancien établissement arabe, où il n'y a plus d'Arabes et presque plus d'Européens.
À la courbe du fleuve n'est pas seulement l'un des plus grand livres jamais consacrés au continent africain, une peinture d'une impitoyable exactitude, parce que vue de l'intérieur, d'un État d'Afrique noire moderne, avec ses luttes tribales, ses bidonvilles, ses fonctionnaires corrompus et l'incapacité du pouvoir central. C'est aussi un admirable roman de formation.

MURAKAMI, Haruki - Saules aveugles, femme endormie

Jubilatoires, flamboyantes, hypnotiques, ces histoires courtes de Haruki Murakami nous plongent dans un univers délicieusement insolite et drôle, où d'une situation d'apparence anodine peuvent surgir à tout moment le fantastique et l'absurde.
Depuis un an, quand on la prend de court, Mizuki Ando est incapable de se souvenir de son nom. Elle se décide à consulter une psychiatre, loin de se douter qu'un singe cleptomane est à l'origine de son trouble...
Attiré par les deux millions de yens à la clé, un jeune homme se présente à un concours de pâtisserie. Mais qui peut bien se cacher derrière le jury de cette compétition nationale sous haute surveillance ? La reine de beauté d'un lycée promet à son petit ami de faire l'amour avec lui après le mariage. Le temps passe, elle se marie... Avec un autre. Va-t-elle enfin tenir sa promesse ?
En 1971, un jeune homme cuisine sans relâche des spaghettis, qu'il mange seul et en silence. Quand, en décembre, le coup de fil d'une ancienne camarade de classe le sort de sa rêverie italienne...
Des petits contes de notre quotidien, transfigurés par la poésie, l'humour et la grâce de Haruki Murakami, un charme qui agit à chaque page, comme autant de feux d'artifices en plein jour.

ORSENNA, Erik - La révolte des accents


Une jonque qui transporte une troupe de comédiens accoste un jour dans l'île où vivent nos amis Jeanne, son frère Thomas, M. Henri... Le soir même, ils jouent 'Roméo et Juliette', faisant rêver d'amour tous les habitants de l'île. Le lendemain, stupeur ! la jonque est partie. Elle a emporté avec elle les accents et les épices.
L'île découvre alors comme la vie est morne sans eux. Comment avaler, jour après jour, du riz sans safran ? Comment s'émouvoir ou s'émerveiller s'il n'y a plus d'accent aigu sur le e ? Jeanne décide de partir à leur recherche, d'autant plus que son frère s'est embarqué avec la troupe pour travailler comme souffleur. Son périple va la mener jusqu'en Inde, dans une vallée magique où se réunissent chaque année des comédiens du monde entier pour un festival secret de théâtre et d'épices. Ne viendraient-ils pas là pour se faire épicer ? Mais les accents se sont installés plus haut, sur les contreforts de l'Himalaya. Elle a retrouvé Thomas, qui mènera l'expédition jusqu'à la villégiature des accents, où se rassemblent régulièrement tous les accents du monde. Sur ces hauteurs, Jeanne va commencer à découvrir ce que c'est qu'aimer : accentuer sa vie. Elle poursuivra cette exploration dans le prochainlivre qui traitera, avec un chef d'orchestre, de la ponctuation.

ORSENNA, Erik - La grammaire est une chanson douce


Jeanne, la narratrice, une jeune adolescente, pourrait être la petite soeur d'Alice, l'héroïne de Lewis Carroll, précipitée dans un monde où les repères familiers sont bouleversés. Avec son frère aîné, Thomas, elle voyage beaucoup : leurs parents sont séparés et vivent chacun d'un côté de l'Atlantique. Un jour, leur bateau fait naufrage et, seuls rescapés, ils échouent miraculeusement sur une île inconnue. Accueillis par Monsieur Henri, un musicien poète et charmeur, ils découvrent un territoire magique où les mots mènent leur vie : ils se déguisent, se maquillent, se marient. C'est une promenade dans la ville des mots, pleine d'humour et de poésie, où les règles s'énoncent avec légèreté.

ISHIGURO, Kazuo - Auprès de moi toujours


Jadis, Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham : une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l'idée qu'ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour. Mais pour quelle raison les avait-on réunis là ? Bien des années plus tard, Kath s'autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun. Une histoire d'une extraordinaire puissance, au fil de laquelle Kath, Ruth et Tommy prennent peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n'a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d'adultes.

KUROSAWA, Kiyoshi - Kairo


Michi, une jeune fille de vingt et un ans, pressent que quelque chose est en train de se dérégler dans le monde après la disparition brutale ou le suicide inexpliqué de personnes de son entourage.
Ailleurs, un jeune homme découvre dans un laboratoire un étrange programme informatique sur la vie artificielle. Dans l'au-delà, les morts qui grouillaient jusque-là dans une léthargique éternité se manifestent à travers des écrans d'ordinateur et entreprennent de prendre la place des vivants. Peu à peu des femmes, des hommes passent " de l'autre côté " tandis que l'univers se dépeuple et que la peur augmente.
Est-ce la fin du monde ? Un roman fantastique ironique et déroutant par un écrivain qui est aussi l'un des cinéastes japonais les plus inventifs de sa génération.

ORSENNA, Erik - Grand amour


Sous le couvert d'une fiction, Erik Orsenna nous dévoile sa vie en tant que 'nègre' de François Mitterrand, et donne un coup de projecteur sur les coulisses de l'Elysée.

ECHENOZ, Jean - Je m'en vais


Félix Ferrer quitte sa femme et part pour la banquise du pôle Nord à la recherche d'un trésor.

ECHENOZ, Jean - Au piano


La pratique professionnelle du piano suppose une discipline stricte. Elle exclut tout divertissement susceptible d'éloigner l'artiste de son clavier. Pourtant il aimerait, lui aussi, jouir de la lumière du monde, de la douceur de vivre, de la tiédeur de l'air et de l'amour des femmes. Max Delmarc, pianiste, vit un enfer : il ne supporte pas de jouer en public, rongé par le trac, et, sa timidité lui empêche de saisir le bonheur quand il le rencontre. Peut-on surmonter nos peurs ?

SUSKIND, Patrick - Le parfum


Enfance malheureuse et pauvre, sans aucun amour, l'unique don que la vie ait fait à Jean-Baptiste Grenouille est son extraordinaire odorat. Mais c'est aussi ce dernier qui va faire de lui un meurtrier sans pitié qui cherche à posséder le doux parfum des jeunes filles en les tuant. Après un apprentissage à Paris, chez un parfumeur, il se rend à Grasse, où les techniques sont plus sophistiquées, pour reproduire ces odeurs qu'il aime tant...

MURAKAMI, Haruki - La ballage de l'impossible


Au cours d'un voyage en avion, le narrateur entend une chanson des Beatles, Norwegian Wood, qui ressuscite en lui, brusquement, le souvenir d'un amour vieux de dix-huit ans. Quand il était lycéen, son meilleur ami, Kizuki, s'est suicidé, un soir, après avoir joué au billard avec lui. Kizuki avait une amie d'enfance, Naoko. Ils étaient amoureux mais ils sortaient souvent à trois avec le narrateur, comme s'ils avaient besoin de sa présence. Depuis, pour ce dernier, la mort fait partie de la vie, elle est présente, partout, dans l'air qu'il respire. Un an après ce suicide, le narrateur, maintenant étudiant à l'université, rencontre par hasard Naoko dans la rue et ils commencent à se voir de temps en temps. Naoko était insaisissable ; elle l'est toujours pour lui, incertaine et angoissée, mais il commence à l'aimer ainsi. Une nuit, elle lui livre son secret, puis disparaît. Quatre mois plus tard, il recevra d'elle une longue lettre, envoyée d'un sanatorium dans la montagne. Entre-temps, le narrateur a rencontré une jeune fille, Midori, étudiante à la même faculté. Franche, pleine d'esprit et de vie. Autour d'elle, il y a également des ombres de mort... Cet ample roman d'apprentissage, placé sous le parrainage de Salinger et Fitzgerald, a des résonances autobiographiques. Le tempo du récit est envoûtant : le héros devra rencontrer la souffrance, la folie et la mort pour accéder à une liberté lucide, sans avoir abdiqué sa quête du pur amour. Une immense tendresse, un charme poétique et une intensité érotique saisissants se dégagent de ce roman-manifeste des années 1969-1970. --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.

McCARTHY, Cormac - De si jolis chevaux


Parce que l'Amérique d'après-guerre condamne leurs rêves d'aventures, John Grady Cole et Lacey Rawlins quittent le Texas et chevauchent vers le Mexique. Les deux adolescents partent vivre ailleurs, pour célébrer avec une nature intacte des noces éternelles. Mais ce voyage initiatique, plein d'espoirs et de révélations, se transforme en descente aux enfers...

MURAKAMI, Haruki - Danse, danse, danse



Ce roman est la suite de La Course au mouton sauvage. Le narrateur retourne à Sapporo (Hokkaïdo), à l'Hôtel du Dauphin, à la recherche de Kiki, la call-girl de luxe aux merveilleuses oreilles dont il a entendu en rêve l'appel au secours. L'Hôtel du Dauphin est devenu un immense palace, financé par la spéculation immobiliaire et la corruption. L'un des leitmotive du roman est une scène d'un film de série B, « Amour sans espoir », dans lequel tourne l'un de ses anciens condisciples, Gotanda, avec l'énigmatique Kiki. Le narrateur, à Sapporo puis à Tôkyô, visionne ce navet de façon obsessionnelle, renoue avec Gotanda et découvre l'existence d'un réseau international de call-girls de luxe. A la fin du livre Gotanda avoue qu'il a tué Kiki, et met fin à ses jours. Entretemps le narrateur aura aimé May, collègue de Kiki, peu après retrouvée étranglée.Dans une réalité parallèle, l'Homme mouton, déjà messager de l'autre-monde dans La Course au mouton sauvage, rencontré dans les ténèbres paranormales du 15e étage de l'Hôtel du Dauphin, lui aura délivré son injonction: «Danse, continue à danser», qui donne le titre du livre. C'est dans cet hôtel que le narrateur noue une idylle d'abord platonique avec Yumioshi, la jeune fille de la réception, avec laquelle il aura finalement une relation amoureuse, revenant en sa compagnie du monde des ténébres.L'auteur a intercalé une histoire dans le roman: sa pérégrination avec une jeune fille de quinze ans, Yuki («neige») de Sapporo à Hawaï puis à nouveau à Tôkyô.Le style d'Haruki Murakami reste d'une extrême simplicité, une limpidité en parfaite communion avec l'impression de transparence que dégage le roman. L'oeuvre de Murakami est absolument moderne, sans référence aucune aux classiques japonais. En enquêtant, en «dansant», le héros déchiffre les arcanes singulières de son accès au réel, sur fond d'esthétique du vide et de lucidité zen.Le narrateur est celui de La Course au mouton sauvage, un publicitaire de trente-quatre ans, branché filles, bouffe et scotch, musique pop et vieilles bagnoles. Seul ou en compagnie de filles médiums, le narrateur traverse des états de réalité non ordinaire en certains lieux emblématiques.

MURAKAMI, Haruki - La course au mouton sauvage


A Tokyo, un jeune cadre publicitaire mène une existence tranquille. Il est amoureux d'une jeune fille par fascination pour ses oreilles, est l'ami d'un correspondant qui refuse de lui donner son adresse pour de confuses raisons, jusqu'au jour où cette routine confortable se brise. Pour avoir utilisé une photographie apparemment banale où figure un mouton, sa vie bascule. Menacé par une organisation d'extrême droite, il va se mettre en quête de cet animal particulier, censé conférer des pouvoirs supra-naturels...

MURAKAMI, Haruki - Kafka sur le rivage


Kafka Tamura, quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. Nakata, vieil homme simple d'esprit, décide lui aussi de prendre la route, obéissant à un appel impérieux, attiré par une force qui le dépasse. Lancés dans une vaste odyssée, nos deux héros vont croiser en chemin des hommes et des chats, une mère maquerelle fantomatique et une prostituée férue de Hegel, des soldats perdus et un inquiétant colonel, des poissons tombant du ciel, et bien d'autres choses encore. Avant de voir leur destin converger inexorablement et de découvrir leur propre vérité.

OGAWA, Yoko - Les paupières


Dans ce recueil de nouvelles, l'auteure explore l'angoisse des insomnies : une petite fille suit un vieil homme sur son île où vit un petit hamster sans paupières ; dans un avion, un homme d'une trentaine d'années révèle à sa voisine, une jeune Japonaise, les pouvoirs des histoires à sommeil ; une jeune femme part seule en voyage pour fuir ses insomnies...

MURAKAMI, Haruki - Chroniques de l'oiseau à ressort


Un chat égaré, une inconnue jouant de ses charmes au téléphone, ces événements anodins suffisent à faire basculer la vie d'un jeune chômeur dans un tourbillon d'aventures surprenantes. L'espace étroit de son quotidien devient le théâtre d'une quête métaphysique sans cesse renouvelée où rêves, réminiscences et réalités se confondent. L'écriture de Murakami dessine une nouvelle fois un parcours initiatique, localement restreint, mais chargé de rencontres mystérieuses et déroutantes. Replaçant la méditation bouddhique dans la violence contemporaine du Japon ou d'ailleurs, il emmène le lecteur dans un monde fantastique pour mieux figurer l'envol des sens, du sens.

INOUE, Yasushi - Les dimanches de monsieur Ushioda

Président d'une grande entreprise japonaise, Monsieur Ushioda souhaiterait pouvoir connaître le dimanche un peu de tranquillité et se consacrer à des sujets d'intérêt personnel. Hélas... Que ce soit son épouse, ses amis ou des inconnus, il semble que le monde entier se ligue pour le déranger sous les prétextes les plus futiles - et les plus contraignants. Jusqu'au jour où...
Dans ce roman écrit en 1970, Inoué traite de problèmes sociaux sur un mode humoristique. Le message de 68 est bien passé mais, chez Inoué, pas de révolutionnaires hurlants ni de hippies euphoriques : simplement le changement d'attitude des gens ordinaires vis-à-vis des rites sociaux. Refusant de donner dans la nostalgie, l'esthétisme ou le pittoresque, le grand écrivain japonais nous livre ici quelques scènes irrésistibles - et sournoisement immorales - d'une comédie profondément humaine.

ECO, Umberto - Le nom de la rose


1327, Guillaume de Baskerville, moine franciscain, ex-inquisiteur et représentant du Saint-Empire, se rend dans une abbaye située aux confins de la Provence et de la Ligurie, afin de découvrir comment est mort l'un des moines, retrouvé défenestré.
Commence alors une incroyable enquête, où l'on va de découvertes en découvertes, dans le monde médiéval et monacal où les supertitions, les croyances et l?ignorance ne rendent pas facile la tâche de l'enquêteur.
Un roman admirable, mythique, où se côtoient une trame policière très bien montée et des enseignements précieux sur le monde médiéval.

NAIPAUL, Vidiadhar Suraprasad - Une maison pour Mr Biswas


Mohun Biswas appartient à une colonie misérable d'hindous exilés dans l'Île de la Trinité, possession anglaise, où la misère, l'ignorance, les lois d'une religion ancestrale mènent le destin de chacun. Mais ce petit homme malingre et volontaire qui sent obscurément la nécessité de livrer un combat, fût-il sans espoir, va tendre les efforts de sa courte existence pour échapper au maléfice initial. Il apprend à lire, écrire. Il épouse Shama, de la vorace et grouillante lignée des Tulsi. Quatre enfants naissent. L'ambition de Mr Biswas est de s'arracher, lui-même et sa famille, à la tyrannie oppressante des Tulsi, qui forment une sorte de tribu tentaculaire, attachée aux préjugés de caste; méprisant le petit homme courageux qui cherche à imposer son individualité. Avant tout, il veut acquérir une maison qui abritera Shama et ses enfants. Au prix d'efforts et d'humiliations sans nom, il finit par se faire construire une masure. Et c'est alors qu'il meurt, âgé de quarante-six ans. A travers un récit dont le ton garde en toute circonstance sang-froid et humour, avec une extraordinaire patience narrative, le livre envoûte. Défaites et victoires, révoltes et résignations se succèdent, emportées d'un bout à l'autre par un rythme large, régulier et calme.

ORSENNA, Erik - L'exposition coloniale


Louis veut être administrateur colonial. Enfin, c'est plutôt le désir de Marguerite, sa mère... Toujours est-il qu'au moment de partir, 'l' ailleurs' ne lui semble plus du tout exotique mais terrifiant... Les pays lointains tant convoités deviennent soudain effrayants et Louis refuse de partir... C'est à son fils Gabrielqu'il incombera d'incarner le rêve de sa grand-mère. 'L' exposition coloniale', c'est l'histoire de France du début du 20e siècle vue par le petit bout de la lorgnette. L'histoire d'un héros ingénieur, passionné de caoutchouc, d'hévéas et de pneumatiques.

OGAWA, Yoko - Hôtel Iris


Mari est réceptionniste dans un hôtel appartenant à sa mère. Un soir, le calme des lieux est troublé par des éclats de voix : une femme sort de sa chambre en insultant le vieillard élégant et distingué qui l'accompagne, l'accusant des pires déviances. Fascinée par le personnage, Mari le retrouve quelques jours plus tard, le suit et lui offre bientôt son innocente et dangereuse beauté.
Cette étonnante histoire d'amour, de désir et de mort entraîne le lecteur dans les tréfonds du malaise dont Yôko Ogawa est sans conteste l'une des adeptes les plus douées.

OGAWA, Yoko - L'annulaire


A la suite d'un léger accident de travail, la narratrice de ce récit a quitté son usine et trouvé un emploi d'assistante et réceptionniste auprès de M. Deshimaru, directeur d'un laboratoire de spécimen. Dans ce lieu étrange, ancien foyer de jeunes filles pratiquement désert, elle reçoit la clientèle avant que M. Deshimaru, en véritable maître de taxidermie, recueille, analyse et enferme à jamais les blessures et les souvenirs de ceux qui désirent échapper à leur mémoire. Sans vraiment comprendre ce qui se joue sous ses yeux, la jeune fille tombe peu à peu sous la coupe de cet homme…
Avec ce récit — assurément l'un de ses plus fascinants —, Yôko Ogawa pénètre davantage encore dans le territoire de l'envoûtement et de l'étrange, et révèle, au coeur du suspense, l'empreinte d'une douleur qui va jusqu'au fétichisme.
Une adaptation cinématographique est actuellement en préparation par la réalisatrice Diane Bertrand. Voici un lien vers un dossier complet sur le tournage du film.

OGAWA, Yoko - Amours en marge


Une jeune femme se réveille un matin dans un étrange silence. En l'espace d'une nuit, elle a perdu l'usage de ses oreilles, s'est égarée dans l'immensité d'un bruit blanc, d'une sonorité jusqu'alors imperceptible : le bruissement de ses souvenirs. A la clinique, elle est soignée, surveillée, observée mais sa maladie évolue : elle perçoit maintenant le moindre chuchotement comme un hurlement, le moindre choc comme un cataclysme. Pour un magazine de santé, la jeune femme va devoir décrire ses symptômes en présence d'un sténographe, essayer de trouver les mots justes pour exprimer ce qu'elle ressent. Les doigts de cet homme glissent sur le papier, avec une incroyable virtuosité ils transcrivent son récit. Fascinée, elle cherche à le revoir, elle pressent le pouvoir de ce garçon, sa capacité à révéler les traces enfouies dans le passé, à libérer la voix de sa mémoire... Amours en marge, premier roman "long" de Yoko Ogawa, est paru au Japon en 1991. Depuis, la romancière japonaise s'est s'aventurée de plus en plus loin dans la "forêt des mots" pour explorer les territoires de la mémoire, et tenter d'appréhender l'indicible.

OGAWA, Yoko - La grossesse


Depuis le début de la grossesse de sa soeur, la narratrice consigne dans un journal les moindres transformations physiques de la future mère. Et quand celle-ci, passé la période des nausées, retrouve un appétit vorace, elle s'empresse de lui préparer des marmelades de pamplemousses, dont elle la régale et la gave à plaisir. Peu à peu la peau — peut-être toxique — et la chair des fruits viennent se mêler, dans son esprit, à l'effervescence mystérieuse de la "matière" en gestation...
Avec un rare talent, Yôko Ogawa pousse jusqu'à l'obsession ce désir nourricier irrépressible dont le lecteur, jusqu'à la fin, ne peut que pressentir les conséquences. Par quelques allusions, elle maintient ce récit entre ironie et cruauté, au bord d'un abîme où la vie menace d'engendrer la mort.

OGAWA, Yoko - La piscine, les abeilles, la grossesse


Dans La Piscine, la fille du directeur d'un orphelinat partage la vie quotidienne de tous les enfants de l'institution, exactement comme si elle non plus n'avait pas de famille. Deux plaisirs compensent cette situation : regarder un adolescent s'exercer à plonger dans la piscine, et tourmenter une petite fille de cinq ans dont les pleurs lui procurent un apaisement inégalable…
A un cousin éloigné qui sollicite son aide pour trouver un logement, une jeune femme recommande le foyer où elle vivait lorsqu'elle était étudiante. Le directeur, personnage singulier qui a, dans un accident, perdu tous ses membres sauf une jambe, leur fait savoir que l'établissement est désormais à peu près désert et qu'un processus de dégradation est à l'oeuvre… Tel est le thème des Abeilles.
Dans le livre éponyme, la narratrice observe la grossesse de sa soeur d'un oeil scrutateur et cruellement objectif, qui relève avec plaisir les désagréments et petits tracas de sa vie quotidienne. Le principal souci de ces mois de grossesse est la nourriture…
Ces trois textes ont en commun leur simplicité et leur concision exemplaires. On y retrouve également des personnages à la naïveté cruelle, à la perversité troublante, et des situations à l'étrangeté menaçante. Yôko Ogawa manipule merveilleusement l'art de la description, qui s'arrête sur les détails pour révéler des émotions profondément enfouies dans l'inconscient des êtres.

YUMEMAKURA, Baku et TANIGUCHI, Jiro - Le sommet des dieux


En 1924, le Britannique Mallory, premier homme à avoir atteint 8000m d'altitude sans oxygène, a disparu avec son compagnon de cordée Irvine en essayant de gravir pour la première fois l'Everest, qui culmine à 8850m.
La grande question est de savoir si les deux alpinistes ont atteint le plus haut sommet du monde avant de mourir. Cette question pourrait trouver une réponse si leur appareil photo était retrouvé et que l'on puisse en exploiter les épreuves. Ce serait une petite révolution chez les spécialistes puisque officiellement, c'est en 1953 que le Néo-Zélandais Hillary réussi le premier cet exploit.
Le roman de Yumemakura Baku qu'adapte en bandes dessinées Jirô Taniguchi se passe de nos jours. Fukamashi, un photographe spécialisé en alpinisme, pense avoir mis la main sur l'appareil photo de Mallory mais se le fait voler. Bien décidé à retrouver son trésor, ses recherches le mènent sur les traces de deux autres alpinistes japonais de renom : Habu Jôji et son rival Hase Tsuneo.
Le sommet des dieux est une immersion totale dans le monde de l'alpinisme. Mais n'allez surtout pas croire que ça s'adresse aux initiés : on y plonge avec une facilité déconcertante et l'enquête policière qui nous est proposée est tout simplement passionnante. L'intrigue progresse doucement mais ne piétine jamais. Entre deux avancées, une nouvelle plongée dans ce milieu où seul les surhommes ont une place. La concurrence y est rude et chacun cherche à faire son propre exploit, sa propre "première": "quelqu'un a déjà gravi ce sommet par la face Nord ? Peu importe, je serai le premier à le faire par la face Ouest !" "Toutes les faces ont déjà été empruntées ? Et bien je serai le premier à le faire en solitaire, sans oxygène"... C'est fascinant comme l'ambiance est tendue et Tanigushi nous régale avec ses paysages vertigineux. On s'y croirait !
Tanigushi, justement, est particulièrement présent dans les librairies depuis sa consécration avec Quartier Lointain. Mais quand commencera-t-il à nous lasser ? Sûrement pas avec Le sommet des dieux dans lequel il ne fait que confirmer son immense talent, que ce soit en tant que conteur ou qu'illustrateur: son trait est fin et précis, sa narration posée parfaitement menée.
Pour finir, un petit mot d'actualité: le corps de Mallory a été retrouvé en 1999. Des rumeurs ont circulé récemment sur la réapparition de son appareil photo et au printemps 2004, une équipe est allée sur place à sa recherche...

A noter que la série, terminée au Japon, compte 5 volumes.

MURAKAMI, Haruki - Le passage de la nuit


Dans un bar de Tokyo, une jeune fille, plongée dans la lecture d'un livre, boit du café tout en fumant des cigarettes. Un homme qu'elle connaît surgit. Au même moment, dans une chambre, alors que sa soeur dort d'un sommeil profond, la télévision se met en marche. Autour de ces deux soeurs, défilent des personnages insolites : un informaticien désabusé, une femme de chambre en fuite. Une prostituée agressée, une gérante d'hôtel vengeresse.

HAYASHI, Fumiko - Nuages flottants

1945. Yukiko retourne à Tokyo après avoir vécu en Indochine. C'est dans ce pays dévasté qu'elle retrouve Tomioka qu'elle a passionnément aimé il y a quelques années. Mais Tomioka n'est plus le même homme. Passionnément amoureux de Yukiko autrefois, il n'a désormais plus rien à lui offrir qu'une relation épisodique teintée de nostalgie et est retourné vivre auprès de sa femme et de ses enfants. Un roman psychologique qui retrace la dissolution de l'amour et le combat d'une femme face à la lâcheté des hommes.

KOJIMA, Nobuo - Le cercle de famille

Paru en 1965, couronné du premier prix Tanizaki, le roman de Kojima Nobuo est une œuvre essentielle sur le Japon d'après-guerre et l'ébranlement d'une société confrontée au mode de vie et de pensée à l'américaine. Dans ce " cercle de famille " qui n'est que le reflet d'une société tout entière, jouent des forces contradictoires qui vont peu à peu désunir des liens en fragile équilibre. L'infidélité de l'épouse Tokiko avec un soldat américain, puis la maladie, précipitent la dissolution de ce petit univers dont l'auteur décrit avec subtilité les moindres tensions, aspirations et discordances. A l'image de cette villa californienne que les époux s'acharnent à faire construire et qui, peu à peu, révèle fuites et infiltrations d'eau qui la rongent de l'intérieur... Le cercle de famille est une œuvre brillante et mélancolique sur un moment clé du Japon, et s'il nous éclaire sur le passé, il donne en même temps une image plus précise du présent, voire de l'avenir, si l'on pense avec Kojima Nobuo que la littérature est douée d'un " caractère prémonitoire ".

HALL, Louisa - Trinity

15 juillet 1945, Los Alamos, Nouveau-Mexique. Robert Oppenheimer, brillant scientifique et créateur de la bombe atomique, compte les heures,...