vendredi 28 mars 2014

Princesse Sapho - Le tutu

« Les amateurs éclairés n’ont jamais constitué une foule très dense, et tout porte à croire que les lecteurs habituels de Zola, de Daudet, de Maupassant, de Bourget, de Loti ne prêtèrent guère d’attention aux deux coups de maître que Léon Genonceaux accomplit en moins d’un an : d’abord en décembre 1890, en rééditant Les Chants de Maldoror, puis en novembre 1891, en réunissant pour la première fois, sous le titre de Reliquaire, les poésies d’Arthur Rimbaud. On ne s’est pas mépris en discernant dans ce “héros de l’édition” un personnage “quelque peu picaresque”, un de ces aventuriers du livre, traqués par la police et les créanciers. Le hasard seul m’a fait découvrir ce roman, édité par Genonceaux dans les derniers mois de 1891, et dont l’auteur se dissimule sous le pseudonyme de Princesse Sapho. Tous les personnages du livre sont des excentriques, des extravagants, voire des monstres – au sens propre du mot. Le premier d’entre eux, Mauri de Noirof, épouse une riche héritière obèse et portée sur la boisson, engrosse une femme à deux têtes qui s’exhibait dans les cirques, devient député, ministre de la Justice, et se livre en compagnie de sa mère à des orgies de débris anatomiques. Mauri et Madame de Noirof se délectent des Chants de Maldoror. Mauri les lit à haute voix, ce qui permet à l’auteur du Tutu d’en reproduire plusieurs pages. Pour ma part, je tiens que la Princesse Sapho, signataire de l’ouvrage, doit être identifiée à Léon Genonceaux lui-même. » Pascal Pia — La Quinzaine Littéraire

« Le roman le plus mystérieux du XIXe siècle. Canular grandiose ? Chef-d’œuvre ahurissant ? Entre Lautréamont et Alphonse Allais, un livre centenaire qui laisse stupéfait. Ce roman a quelque chose de génial, une folie fulgurante, un style impressionnant, des phrases comme on en a rarement écrites. » Pierre Enckell — L’Événement du Jeudi

« Délirant, loufoque : un vrai tourbillon qui entraîne “l’humanité qui se gélatinise” dans une spirale iconoclaste. Comme la gélatine des cerveaux existe toujours, ce livre “rhinocérossement” féroce surgit à temps. » André Rollin — Le Canard Enchaîné

« Le Tutu est un cas de pathologie littéraire. On pense parfois aux inventions de Roussel, au ton de Jarry, à Breton qui l’aurait sûrement fait figurer dans son Anthologie de l’humour noir. Peut-être Princesse Sapho l’a-t-elle écrit un soir de cuite — et, à voir le résultat, elle ne risque pas de s’en souvenir. » Jean-Didier Wagneur — Libération

vendredi 21 mars 2014

HUSSENET, Emmanuel - Le nouveau monde



Alors que le discours écologique s’essouffle et que les politiques du climat restent sans effet, Emmanuel Hussenet relance le débat en nous touchant au cœur. L’auteur a vingt ans quand il décide de se confronter à la nature sous son aspect le plus rude : la glace. Nouant une relation poétique avec cet élément fascinant, il a su, au fil de ses voyages, observer la société avec recul, et nous livre à travers sa plume aiguisée une réflexion qui donne à l’enjeu du réchauffement climatique une portée inédite. En illustrant son propos par des références littéraires et par son expérience du terrain, il nous amène à une compréhension intime de la nature, de l’aventure et du sacré. Loin des clichés et des batailles de chiffres, cette incursion dans l’Arctique pourrait bien réveiller nos énergies intérieures et nous convaincre de notre capacité à changer le monde. Guide d’expéditions, écrivain et éditeur, Emmanuel Hussenet a réalisé plusieurs ouvrages dans lesquels il met en perspective la nature sauvage des régions polaires et les aspirations humaines. Il est aussi le fondateur de l’association « Les Robinsons des glaces » et l’auteur du court métrage « La voix des glaces » dont le texte est reproduit en dernière partie de ce livre.

lundi 17 mars 2014

MATHESON, Richard - Je suis une légende

Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l'abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie. Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil...Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu'aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme.Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l'ultime survivant d'une espèce désormais légendaire.

lundi 3 mars 2014

DELACOURT, Grégoire - La première chose qu'on regarde

Le 15 septembre 2010, Arthur Dreyfuss, en marcel et caleçon Schtroumpfs, regarde un épisode des Soprano quand on frappe à sa porte.
Face à lui : Scarlett Johansson.
Il a vingt ans, il est garagiste.
Elle en a vingt-six, et elle a quelque chose de cassé.

samedi 1 mars 2014

GAUDE, Laurent - Les oliviers du Négus

Un vieil homme croit entendre chevaucher Frédéric II dans le royaume des Enfers. Un centurion marche vers une Rome gangrénée dont il devance l'agonie. Un soldat des tranchées fuit le "golem" que la terre a façonné pour punir les hommes. Un juge anti-mafia tient le compte à rebours de sa propre exécution ...
Dans la proximité de la guerre ou de la mort surgissent ces quatre récits où les héros - certes vaincus, mais non déchus - prononcent d'ultimes paroles. Ils veulent témoigner, tranmettre, ou sceller des adieux. Minuscules fantassins de la légende des siècles, ils affrontent une Histoire lancée dans sa course aveugle. Et ils profèrent la loi tragique - celle de la finitude - qui, au-delà de toute conviction, donne force et vérité à leur message. D'où la dimension orale de ces textes qui revisitent la scène de l'oeuvre romanesque et, de Cris à La Porte des Enfers, réorchestrent des thèmes chers à Laurent Gaudé, auxquels la forme brève donne une singulière puissance.

HALL, Louisa - Trinity

15 juillet 1945, Los Alamos, Nouveau-Mexique. Robert Oppenheimer, brillant scientifique et créateur de la bombe atomique, compte les heures,...