mardi 31 juillet 2018

GOFFETTE, Guy - L'autre Verlaine

"Ce qu'il aura fallu de temps pour que je me convertisse à Verlaine, combien d'errances, d'errements, de ciels perdus, de pluies, de larmes avant que le vieil Ardennais d'exil me rende à ma terre d'enfance avec le fil du cœur et le sens de la route, le n'en reviens toujours pas. "

Il s'agit d'un recueil de courts textes évoquant un ou plusieurs aspects biographiques de Verlaine, à partir de son oeuvre poétique ou en prose. Je les avais peu appréciés à la première lecture et beaucoup plus à celle-ci. Je ne me souviens plus du tout de ce qui m'avait déplu et je pense à présent que c'est un bel hommage à ce poète que j'aime tant. Une belle redécouverte qui m'a donné envie de découvrir le livre dont celui-ci est un complément: "Verlaine d'ardoise et de pluie".

mercredi 25 juillet 2018

D'ORMESSON, Jean - Et moi, je vis toujours

Il n’y a qu’un seul roman – et nous en sommes à la fois les auteurs et les personnages : l’Histoire. Tout le reste est imitation, copie, fragments épars, balbutiements. C’est l’Histoire que revisite ce roman-monde où, tantôt homme, tantôt femme, le narrateur vole d’époque en époque et ressuscite sous nos yeux l’aventure des hommes et leurs grandes découvertes. 
Vivant de cueillette et de chasse dans une nature encore vierge, il parvient, après des millénaires de marche, sur les bords du Nil où se développent l’agriculture et l’écriture. Tour à tour africain, sumérien, troyen, ami d’Achille et d’Ulysse, citoyen romain, juif errant, il salue l’invention de l’imprimerie, la découverte du Nouveau Monde, la Révolution de 1789, les progrès de la science. Marin, servante dans une taverne sur la montagne Sainte-Geneviève, valet d’un grand peintre ou d’un astronome, maîtresse d’un empereur, il est chez lui à Jérusalem, à Byzance, à Venise, à New York. 
Cette vaste entreprise d’exploration et d’admiration finit par dessiner en creux, avec ironie et gaieté, une sorte d’autobiographie intellectuelle de l’auteur.

lundi 23 juillet 2018

NOTHOMB, Amélie - Mercure

Une monstrueuse jeune fille, Hazel, atrocement défigurée par un bombardement ; un vieillard, le Capitaine O. Loncours, à quai depuis longtemps ; une maison biscornue d'où tous les objets réfléchissants, des miroirs jusqu'aux petites cuillères, ont disparu : décidément, l'île de Mortes-Frontières la bien-nommée abrite de bien étranges secrets, jalousement gardés par les sbires du capitaine, qui fouillent sans pitié tous ceux qui s'y aventurent... Françoise, la jeune infirmière appelée au chevet d'Hazel, en fait l'expérience, mais le plus mystérieux l'attend à l'intérieur : il lui faudra soigner Hazel, mais sans jamais poser la moindre question, sous peine de mort. Drôles de conversations, alors, que celles des deux jeunes femmes...

samedi 21 juillet 2018

HIRAHARA Naomi - Gasa gasa girl

Depuis toujours, la fille de Mas Arai, Mari, est gasa-gasa ? incapable de rester assise, toujours en mouvement.Et Mas, occupé à entretenir des pelouses et faire table rase de son passé de rescapé de Hiroshima, n'a jamais eu beaucoup de temps à lui consacrer.Mari est donc partie à New York et ne parle plus à son père. Un jour, pourtant, elle l'appelle à l'aide. Mas est aussitôt entraîné dans une série de situations surprenantes : il tombe sur un cadavre dans un ancien bassin à carpes.La victime est un millionnaire qui tentait de restaurer le jardin japonais d'une vieille propriété de Brooklyn. Rapidement, Mas repère les indices ignorés par la police, mais son instinct le pousse à se taire. Seulement, l'affaire finit par éclabousser sa famille.Le vieux jardinier passe donc à l'action.

dimanche 15 juillet 2018

SAINZ DE LA MAZA, Aro - Les muselés

Dans un sous-bois à la lisière de Barcelone, caché sous des feuilles mortes, gît le corps d’une jeune femme à l’aspect en tout point ordinaire, si ce n’est ses ongles, impeccablement manucurés : une étudiante de famille modeste qui finance ses études au service de recouvrement de créances dans un cabinet d’avocats, et arrondit ses fins de mois en faisant l’escort-girl.
Quelques jours plus tard, un des associés du cabinet qui l’employait est retrouvé mort dans son appartement cossu du centre-ville. De la chaîne hifi high-tech s’échappent encore des accords de blues, tandis que le champagne s’évente sur le comptoir de marbre noir.
L’enquête s’annonçait déjà ardue quand un sadique entreprend d’exposer dans les squares, à la vue des enfants, des chiens empalés. Les plaintes fusent et la pression est à son comble pour l’inspecteur Milo, chaque jour un peu plus gagné par la schizophrénie qui a déjà emporté son père et ronge désormais son frère Hugo. Mais ces troubles psychotiques qu’il essaie d’endiguer sont aussi sa plus grande force : une capacité hors pair à se mettre dans la peau des meurtriers.
Le pouvoir politique veut des arrestations pour ramener l’ordre dans la ville et refuse d’entendre les clameurs d’une cohorte d’Indignés pris au collet par le chômage, la corruption et la misère, prêts à tout pour simplement survivre. Mais qui sont les coupables ? Ces victimes ?
Dans une Barcelone en noir et blanc, pétrifiée et transie, asphyxiée par la crise, l’auteur conduit un thriller poignant sur la ligne rouge qui mène au précipice les exclus du système.

lundi 9 juillet 2018

GESTERN, Hélène - L'odeur de la forêt

Un hasard professionnel met entre les mains d’Elisabeth Bathori, une historienne de la photographie, les lettres et l’album d’Alban de Willecot. Ce lieutenant, mort au front en 1917, a été l’ami d’un des plus grands poètes de son temps, Anatole Massis, et a entretenu avec lui une abondante correspondance. 

D’abord aiguillonnée par l’espoir de retrouver les réponses de Massis, Élisabeth, qui reprend le travail après de longs mois de deuil, se prend peu à peu d’affection pour Willecot, que la guerre a arraché à ses études d’astronomie et qui vit jour après jour la violence des combats. Elle se lance à la recherche de Diane, la jeune femme dont le lieutenant était éperdument amoureux, et scrute chacune des photographies qu’il a prises au front, devinant que derrière ces visages souriants et ces régiments bien alignés se cache une autre tragédie, dont les descendants croiseront à leur tour la grande Histoire durant la Seconde guerre mondiale.

L’Odeur de la forêt est une traversée de la perte, à la recherche des histoires de disparus, avalés par la guerre, le temps, le silence. Mais il célèbre aussi la force inattendue de l’amour et de la mémoire, lorsqu’il s’agit d’éclairer le devenir de leurs traces : celles qui éclairent, mais aussi dévorent les vivants.

dimanche 1 juillet 2018

ADRIAN, Pierre - Des âmes simples

Au cœur d’une vallée, aux confins de la France, un homme tient là seul par sa foi. Au plus près des vies minuscules les bergers et les bêtes, les paumés et les vagabonds célestes, il accueille les histoires murmurées, les hommes en perdition. Les croyants et ceux qui ne croient pas. Parce qu'” on ne peut plus faire comme si les gens avaient la foi. ” Pour lui, cela importe peu. Jour et nuit, son portable sonne. Il accourt.


Le deuxième livre de Pierre Adrian, lauréat du prix des Deux Magots et du prix François Mauriac pour son premier livre, La Piste Pasolini. 

Un récit bouleversant à l'écoute des ténèbres et de la désespérance d'une époque. 

Ce qui repousse les caméras m'attire. Ceux qui trébuchent, ceux qu'on ne voit pas. J'aime le fond de la classe. Le saccage et le sursaut, la poudrière, le foutoir, la beauté, les rêveurs : tout est au fond, chez les invisibles. Au fond des vallées. Cette leçon, je l'apprendrai aux côtés de frère Pierre. En citant saint Paul, il me dira que la véritable sagesse n'est pas celle du monde : " Si quelqu'un pense être sage à la manière d'ici-bas, qu'il devienne fou pour être sage. " 
Au cœur d'une vallée, aux confins de la France, un homme tient là seul par sa foi. Au plus près des vies minuscules – les bergers et les bêtes, les paumés et les vagabonds célestes –, il accueille les histoires murmurées, les hommes en perdition. Les croyants et ceux qui ne croient pas. Parce qu'" on ne peut plus faire comme si les gens avaient la foi. " Pour lui, cela importe peu. Jour et nuit, son portable sonne. Il accourt.

D'une plume taillée à la serpe, Pierre Adrian nous offre un récit éblouissant, à l'écoute des ténèbres et de la désespérance d'une époque.

HALL, Louisa - Trinity

15 juillet 1945, Los Alamos, Nouveau-Mexique. Robert Oppenheimer, brillant scientifique et créateur de la bombe atomique, compte les heures,...