mardi 28 mars 2017

BOUYSSE, Franck - Grossir le ciel

L' abbé Pierre vient de mourir. Gus ne saurait dire pourquoi la nouvelle le remue de la sorte. Il ne l' avait pourtant jamais connu, cet homme-là, catholique de surcroît, alors que Gus est protestant. Mais sans savoir pourquoi, c'était un peu comme si l'abbé faisait partie de sa famille, et elle n'est pas bien grande, la famille de Gus. En fait, il n'en a plus vraiment, à part Abel et Mars. Mais qui aurait pu raisonnablement affirmer qu'un voisin et un chien représentaient une vraie famille ? Juste mieux que rien. C'est justement près de la ferme de son voisin Abel que Gus se poste en ce froid matin de janvier avec son calibre seize à canons superposés. Il a repéré du gibier. Mais au moment de tirer, un coup de feu. Abel sans doute a eu la même idée? Non.
Longtemps après, Gus se dira qu'il n aurait jamais dû baisser les yeux. Il y avait cette grosse tache dans la neige. Gus va rester immobile, incapable de comprendre. La neige se colore en rouge, au fur et à mesure de sa chute. Que s'est-il passé chez Abel ?

dimanche 26 mars 2017

PIVOT, Bernard - Oui, mais quelle est la question ?

Un texte drôle, espiègle, émouvant, plein de vie.

« Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie chronique que j'appelle la questionnite . Son symptôme est évident, identifié de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. C'est une seconde nature. Je suis en état de perpétuelle curiosité. Et de manque si je n'arrive pas à la satisfaire. Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal Comment vas-tu ? . Je veux savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir. Toute personne détient de grands et de petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans mystères, sans cachotteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup. Heureusement, je ne suis jamais tombé sur un loustic comme moi qui vous bombarde de questions et qui, à la longue, devient insupportable. »
Adam Hitch est un journaliste dont la vie sentimentale est ravagée par son addiction aux questions. En racontant son histoire, avec humour et élégance, Bernard Pivot a-t-il écrit un roman ou son autobiographie ?

dimanche 19 mars 2017

QUIGNARD, Pascal - Les larmes

Je n'ai jamais ressenti aucun sentiment de nation. Aucun sentiment de territoire. Seules les langues m'émerveillent.
Rare l'instant où on voit sur les lèvres d'un enfant l'instant où le son devient un mot.
Très rares les humains qui ont pu voir filmée, ou dessinée, ou enregistrée, ou narrée la scène exacte où ils ont pris origine juste avant l'instant x où ils sont conçus.
Mais plus encore l'instant de bascule d'un système symbolique dans un autre: la date de naissance de leur langue, les circonstances, les lieux dans l'espace,le temps qu'il faisait dans le site, la rivière, les arbres, la neige.... C'est une chose extraordinaire que d'être resté en contact avec la contingence de l'origine.
Le français a cette chance. Le 14 février 842, un vendredi, à la fin de la matinée, sur le bord de l'Ill, dans un froid terrible, sur les lèvres des soldats francs, quand ils ont à proclamer leurs serments, une étrange brume se lève. On a appelé cette brume le "français". Nithard, le premier a écrit le français. Je vais vous raconter l'histoire de Nithard et de son frère jumeau Hartnid.

samedi 18 mars 2017

MURAKAMI, Haruki - Flipper, 1973

Flipper, 1973 : Le narrateur d’Écoute le chant du vent est désormais traducteur en freelance. Ressassant les souvenirs d’une ex-petite amie qui s’est suicidée, des manifestations étudiantes auxquelles il a assisté, il est perdu dans le passé. La nostalgie l’envahit et avec elle, le souvenir obsédant d’un vieux flipper qu’il adorait…

MURAKAMI, Haruki - Ecoute le chant du vent

Écoute le chant du vent : Au Japon, dans les années 1970. Un jeune homme use tous les soirs les sièges d’un bar miteux de sa ville natale. Là, il refait le monde autour d’une assiette de frites en compagnie de son meilleur ami, « le Rat ». Ensemble, ils lisent, écoutent de la musique, philosophent, regardent le temps passer, profitent de ces soirées douces et chaudes… Jusqu’au jour où surgit une femme mystérieuse, farouche, attirante, qui n’a que quatre doigts…

mardi 14 mars 2017

POIVRE D'ARVOR, Patrick - Fragments d'une femme perdue

Cette femme « perdue » – pour elle-même ? Pour l’homme qui l’aime, et qu’elle ne cesse de quitter ? – est ce qu’on appelle une femme fatale : singulièrement belle, vénéneuse, fragile, cruelle, insaisissable… Ici, elle se prénomme Violette, comme l’illustre « Traviata » de Verdi. Et ceux qui prennent le risque de l’adorer sont en danger – après avoir été en extase. Faut-il alors plaindre Alexis, la victime qu’elle choisit dans ce roman ? Ou faut-il l’envier ?

mercredi 1 mars 2017

JOUANNAIS, Jean-Yves - L'usage des ruines - Portraits obsidionaux

'Cet ouvrage s'apparente à un casting de personnages romanesques. Ils ont en commun d'avoir reconnu leur obsession au contact d'une ville assiégée. Choisis parmi cette triste galerie l'uniforme ou les traits qui te siéront au mieux. Tu es maintenant libre d'aller arpenter les ruines.' 

Albert Speer, Naram-Sîn d'Akkad, Scipion Émilien, Irma Schrader, Shang Yang, Stig Dagerman, Shapur Ier, Bernardo Bellotto... À travers des portraits de vainqueurs, de vaincus ou de simples témoins, ce livre raconte une histoire du monde sous la forme d'un seul et même panorama de villes effondrées, depuis la Mésopotamie d'avant l'écriture jusqu'au Ground Zero de l'après 11 septembre. Entre digression érudite et narration rêveuse, Jean-Yves Jouannais compose, sur les décombres de notre mémoire, un inventaire à la fois fantaisiste et raisonné des pires traumatismes de guerre.

HALL, Louisa - Trinity

15 juillet 1945, Los Alamos, Nouveau-Mexique. Robert Oppenheimer, brillant scientifique et créateur de la bombe atomique, compte les heures,...