samedi 28 mars 2020

RAKOVSZKY, Zsuzsa - VS

Phénomène littéraire de l'année 2011 en Hongrie, ce grand roman raconte une histoire vraie. Celle de la comtesse hongroise Sarolta Vay (1859-1918) qui vécut, écrivit et aima sous l'identité d'un homme, en se faisant appeler Sándor Vay. Au tournant des XIXe et XXe siècles, dans le cadre haut en couleur de la monarchie austro-hongroise en déclin, voici le destin étonnant et romanesque d'un personnage d'une grande modernité.

mardi 17 mars 2020

FOENKINOS, David - Le mystère Henri Pick

En Bretagne, un bibliothécaire décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Ainsi, il reçoit toutes sortes de manuscrits. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu'elle estime être un chef-d’œuvre, écrit par un certain Henri Pick. Elle part à la recherche de l'écrivain et apprend qu'il est mort deux ans auparavant. Selon sa veuve, il n'a jamais lu un livre ni écrit autre chose que des listes de courses... Aurait-il eu une vie secrète ? Auréolé de ce mystère, le livre de Pick va devenir un grand succès et aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire. Il va également changer le destin de nombreuses personnes, notamment celui de Jean-Michel Rouche, un journaliste obstiné qui doute de la version officielle. Et si toute cette publication n'était qu'une machination ? Récit d'une enquête littéraire pleine de suspense, cette comédie pétillante offre aussi la preuve qu'un roman peut bouleverser l'existence de ses lecteurs.

jeudi 12 mars 2020

GIDE, André - L'école des femmes - Robert - Geneviève

« Alors il se passa quelque chose d'extraordinaire : je le vis brusquement prendre sa tête dans ses mains et éclater en sanglots. Il ne pouvait plus être question de feinte ; c'étaient de vrais sanglots qui lui secouaient tout le corps, de vraies larmes que je voyais mouiller ses doigts et couler sur ses joues, tandis qu'il répétait vingt fois d'une voix démente :
- Ma femme ne m'aime plus ! Ma femme ne m'aime plus ! »

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C'est l'histoire d'une femme ( Eveline) qui raconte dans son journal intime sa vie de femme et de mère. le début du roman décrit une jeune femme amoureuse et entièrement dévouée à son mari, tandis que la seconde partie , c'est toute une autre Eveline qu'on découvre, plus pragmatique et plus clairvoyante.
Suite à la publication de ce journal, le mari ( Robert) s'octroie un droit de réponse et fait publier sa version des faits, vient enfin, la réponse de la fille (Geneviève) qui voue à sa mère un amour et une admiration incommensurable.

Le livre est un beau témoignage de la situation de la femme à la fin du 19 ème début 20 ème siècle, du rôle sacralisé de l'église (la religion n'est jamais loin dans les écrits d'ANDRE GIDE) et de l'institution du mariage, mais surtout un hymne à l'émancipation de la femme (surtout que l'auteur est un homme).


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Eveline et Robert, follement amoureux s'engagent à écrire chacun de leur côté une sorte de journal intime sur leur vie. A la mort de l'un d'eux, l'autre partenaire se verra le droit de lire le journal de l'autre. Nous lisons donc d'une part le journal d'Eveline.
Les premières pages sont assez éprouvantes à lire dans le sens où on a du mal à accrocher à l'écriture du journal d'Eveline. le personnage l'explique par le fait qu'elle n'est pas très cultivée et que écrire lui demande un effort et qu'elle y consent par amour pour son mari. On découvre alors une femme naïve, qui a une confiance aveugle envers son mari, qui l'admire, … bref, elle est amoureuse. Une circonstance particulière va l'amener à abandonner son journal pendant 20 ans et le reprendre ensuite. Et là, on découvre une toute autre femme, sûre d'elle, cultivée, remettant en doute les paroles de son mari, …
Je n'ai jamais lu de livre aussi féministe que celui là. Et c'est intéressant de le lire tout en sachant qu'il a été rédigé par un homme (??) en 1929, date à laquelle, le rôle de la femme dans la société était encore très limitée. La religion et le mariage sont des institutions encore bien en place.
André Gide imagine que ce texte est publié et que son mari, en droit de réponse publie lui-même, ses arguments. Je passe les détails, je vous laisse le plaisir de découvrir ses arguments sur son rôle dans son couple et la manière dont il a ressenti le retournement de veste de sa femme. On a également la réponse de la fille Geneviève, qui a toujours été du côté de sa mère et qui va avoir un impact flagrant sur sa propre vie, sur ce besoin d'émancipation.
C'est un véritable plaidoyer sur l'émancipation de la femme sur 2 générations et d'un homme qui est complètement dépassé par les évènements.
Le livre est dans l'ensemble simple et très agréable à lire. L'émancipation de la femme de nos jours est atteint je pense. le lire aujourd'hui aide à comprendre les difficultés de l'époque. Ce serait intéressant de savoir quelles avaient été les réactions au moment de la publication.

lundi 9 mars 2020

VAN CAUWELAERT, Didier - Jules

Zibal est un petit génie. Ses inventions auraient d'ailleurs pu lui rapporter des millions mais tout le monde n est pas doué pour le bonheur et Zibal, malgré ses diplômes, se retrouve à 42 ans vendeur de macarons à l'aéroport d Orly.
Un jour, devant son stand, apparaît Alice, une jeune et belle aveugle qui s'apprête avec son labrador Jules à prendre l'avion pour Nice où elle doit subir une opération pour recouvrer la vue. L'intervention est un succès mais, pour Jules, affecté à un autre aveugle, c'est une catastrophe. Jules fugue, retrouve Zibal et, en moins de vingt-quatre heures, devient son pire cauchemar : il lui fait perdre son emploi, son logement, ses repères. Compagnons de misère, ils n'ont plus qu une seule obsession : retrouver Alice.
Un roman plein de tendresse, mené par un trio digne des plus ébouriffantes comédies hollywoodiennes.

vendredi 6 mars 2020

MICHON, Pierre - La Grande Beune

Quand il arrive à Castelnau, un village au fin fond de la Dordogne, tout près de Lascaux, le narrateur a vingt ans. C'est son premier poste. Derrière le rideau gris des pluies de septembre, entre deux dictées, le jeune instituteur s'abandonne aux rêves les plus violents - archaïques, secrets et troubles comme les flots que roule, en contrebas des maisons, la Grande Beune. Dans ces contrées où se rejoue encore dans une forme ancienne l'origine du monde, le sexe sépare deux univers. Celui des hommes, prédateurs, frustes mais rusés - terriblement. Et puis celui des femmes, autour de deux figures que l'écrivain campe magistralement. Hélène l'aubergiste, mère emblématique, et Yvonne, à la beauté royale, qui suscite chez le narrateur une convoitise brûlante et toutes les variations d'un émoi qu'il nous fait partager au rythme de sa phrase : emportée comme un galop de rennes dans une ère révolue, retournée en une scène grotesque où des enfants exhibent l'animal vaincu, mordante ou fuyante comme le loup des peintures rupestres.

mercredi 4 mars 2020

MARTINEZ, Carole - Du domaine des Murmures

En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire "oui" : elle veut faire respecter son vœu de s'offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe... Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et ce souffle l'entraînera jusqu'en Terre sainte.
Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe. Elle nous emporte dans son univers si singulier, rêveur et cruel, plein d'une sensualité prenante.

HALL, Louisa - Trinity

15 juillet 1945, Los Alamos, Nouveau-Mexique. Robert Oppenheimer, brillant scientifique et créateur de la bombe atomique, compte les heures,...