« Le français, dit Akira Mizubayashi est ma langue paternelle. » Voici donc un Japonais qui habite notre langue. Plus, qui la vit. Soit un jeune Japonais des années 70. Accablé par les « maux de langue » que lui inflige son idiome natal, qu’il juge paralysé par le conservatisme, avili par l’injonction consumériste et tétanisé par l’hystérie mimétique des doxas soixante-huitardes, il étouffe. Il se sent immensément seul. Et se tait. Quelque chose en lui aspire à une existence dont les moyens lui manquent. Il lui faut un outil de penser, une méthode pour accéder à ce qui, confusément, se dit en lui, une langue sienne, pour y renaître. Ce sera le français. Et le voici séjournant en France, épousant une Française, à ce point familier de notre langue qu’il ne l’est plus vraiment de la sienne. Presque français et plus tout à fait japonais. Presque français car le français qui se parle ne se laisse jamais tout entier posséder par une oreille née ailleurs, plus tout à fait japonais car ce qui se pense désormais en lui, il doit le traduire en sa langue natale, inadaptée à la structure même de cette pensée. Akira Mizubayashi passe donc sa vie entre ce presque et ce plus tout à fait. Loin d’être un lieu de frustration, cet espace de double « étrangéité » est le terrain d’une permanente recherche de l’exactitude. Ceux qui le connaissent, savent que la question la plus fréquente posée par Akira Mizubayashi, sur ce ton de calme concentration qui le caractérise, est : « Comment dire ? » Question à ne pas prendre pour une quelconque interrogation lexicale ; elle dit l’exigence intellectuelle d’un homme qui a voué sa vie à penser au plus précis pour parler au plus juste. Exigence dont Une langue venue d’ailleurs témoigne fort justement.
Juste pour mémoriser mes lectures. Aucun jugement... Affichage de la 4ème de couverture.
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