samedi 28 novembre 2015

ULHMAN, Fred - L'ami retrouvé

Agé de seize ans, Hans Schwarz, fils unique d'un médecin juif, fréquente le lycée le plus renommé de Stuttgart. Il est encore seul et sans ami véritable lorsque l'arrivée dans sa classe d'un garçon d'une famille protestante d'illustre ascendance lui permet de réaliser son exigeant idéal de l'amitié, tel que le lui fait concevoir l'exaltation romantique qui est souvent le propre de l'adolescence. 

C'est en 1932 qu'a lieu cette rencontre, qui sera de courte durée, les troubles déclenchés par la venue de Hitler ayant fini par gagner la paisible ville de Stuttgart. Les parents de Hans, qui soupçonnent les vexations que subit le jeune homme au lycée, décident de l'envoyer en Amérique, où il fera sa carrière et s'efforcera de rayer de sa vie et d'oublier l'enfer de son passé. Ce passé qui se rappellera un jour à lui de façon tragique.

vendredi 27 novembre 2015

MIYAMOTO, Teru - Le brocard

Le Brocart est un roman épistolaire. Par le plus grand des hasards un homme et une femme autrefois mariés, puis séparés, se sont revus. En l'espace d'un an, ils vont tisser et retisser leur histoire d'amour dans une correspondance faite de confessions, de volte-face, de mensonges, d'enthousiasme. 
Mais le passé, le présent, l'avenir se rejoignent et leurs lettres nouent entre eux un nouveau destin. Ce roman surprenant de délicatesse est l'histoire de la vie d'un homme et d'une femme s'exposant au vent qui souffle vers l'avenir.

Le roman épistolaire est depuis le 20ème siècle malheureusement complètement tombé en désuétude. Il avait au moins le mérite d’obliger l’écrivain à se forcer à écrire d’une manière très spécifique ce qui dans la plupart des cas donnait une prose excessivement travaillée ou pas une seule virgule n’était laissée au hasard. En cette fin du 20ème et début du 21ème siècle, avec l’avènement du courriel et autres formes insipides de courrier, la littérature s’est complètement éloignée de cet art majeur de la littérature. Il y eut bien une tentative de David Lodge avec « Pensées secrètes » en 2000, où il tenta d’incorporer à sa narration le maudit courriel, mais cette tentative n’aboutit qu’au fait que ce genre d’écriture était des plus minables.
Dans « Le brocart » de MIYAMOTO Teru écrit en 1982, on peut parler de réelle résurrection du genre. En effet, il nous offre ici un roman d’une écriture frôlant (si ce n’est touchant) la pureté d’écriture qui nous manque trop souvent.
La première chose qui nous frappe dans cet échange de lettres entre deux anciens amants, est l’utilisation du vouvoiement et non du tutoiement, chose assez incompréhensible pour les francophones. Ce choix du « vous » a certainement du être difficile pour le traducteur, car le mot employé par MIYAMOTO est : « anata », ce qui signifie « tu » ou « toi ». Mais « anata » est plutôt entre le « vous » et le « tu ». Et si au début ce choix de traduction nous paraît étrange, au bout du compte, on se rend compte qu’il est au contraire très judicieux. En effet, les deux anciens mariés veulent absolument garder leurs distances car ils pressentent qu’un rapport trop étroit (quel qu’il soit) pourrait leur être irrémédiablement néfaste.
L’histoire est donc celle de deux amants divorcés (YASUAKI Arima et KATSUNUMA Aki) qui après dix ans sans s’être revus se croisent un beau jour par hasard et se retrouvent sans trop s’en rendre compte à s’écrire mutuellement de très longues lettres ayant pour but de comprendre ce qui leur est arrivé dix ans auparavant et ce qui les a poussé à divorcer d’un commun accord.
C’est en effet il y a dix ans que YASUAKI s’est retrouvé impliqué dans un double suicide avec sa maîtresse du moment. Elle réussira à se donner la mort mais lui ne succombera pas aux coups portés par l’instigatrice de ce voyage sans retour. Mais ayant vu la mort de si près, YASUAKI ne verra plus jamais la vie de la même manière et tentera comme il peut de survivre à coups de conquêtes toutes plus inutiles les unes que les autres.

Ce roman vaut donc tout le respect du monde littéraire de part sa forme qui est un exemple de fluidité et d’étonnante simplicité recherchée, et de part son fond qui réussit à nous montrer très clairement l’état psychologique des deux protagonistes de cette histoire d’amour et de respect hors du commun.

samedi 21 novembre 2015

De RICHEMONT, Blanche - Pourquoi pas le silence

Chronique des états d âme fugitifs de la montée vers l âge adulte, 
Pourquoi pas le silence fixe le moment de toutes les métamorphoses.

Qu est-ce qu aimer ? Qu est-ce que vivre ? Qu est-ce que devenir adulte ? Autant de questions infinies qui se présentent à Paul, quinze ans, et auxquelles il aimerait trouver des réponses. Des questions se bousculent, mais aucune réponse n apparaît satisfaisante, ni suffisante, dans sa volonté d absolu ; une volonté contrariée par tout ce qu il découvre des attentes de son entourage, de ses propres impasses, et ce sentiment, contre lequel il lutte, de « non-adhérence » au monde. Il nage à contre-courant et à trop vouloir paraître et sourire, le courant l emporte. Sa famille le sent : elle ne sait comment l aider. Jusqu au bout, ils lui tendront une main, qu au dernier moment il ne parviendra plus à attraper.

Écrit d une plume sensible, un roman qui ne pèse jamais, malgré l ombre profilée à la fin du suicide du narrateur. Ce qui frappe dans l écriture de Blanche de Richemont, outre le fait qu elle recrée une ambiance que chacun a pu traverser à un moment ou à un autre de sa vie, c est qu elle est dénuée de pathos, toujours vive et rapide. La signification du livre n apparaît qu à la fin, de manière rétrospective, pour lui donner un nouvel éclairage : celui du « soleil noir de la mélancolie ».

vendredi 20 novembre 2015

TEULE, Jean - Mangez-le si vous voulez

Le mardi 16 août 1870, Alain de Monéys, jeune Périgourdin intelligent et aimable, sort du domicile de ses parents pour se rendre à la foire de Hautefaye, le village voisin. Il arrive à destination à quatorze heures. Deux heures plus tard, la foule devenue folle l'aura lynché, torturé, brûlé vif et même mangé. Pourquoi une telle horreur est-elle possible ? Comment une foule paisible peut-elle être saisie en quelques minutes par une frénésie aussi barbare ? Ce calvaire raconté étape par étape constitue l'une des anecdotes les plus honteuses de l'histoire du XIX e siècle en France.

jeudi 19 novembre 2015

COE, Jonathan - Testament à l'anglaise

Tabitha Winshaw a 81 ans et elle est folle. 

Démence sénile? Pas du tout. Elle a perdu l'esprit un soir de l'hiver 1942 quand son frère préféré, Godfrey, a été abattu par la DCA allemande au-dessus de Berlin. Le chagrin alors? Ce n'est pas cela non plus. 

Elle est persuadée que la mort de Godfrey a été commanditée par son frère aîné, Lawrence, qu'elle déteste.

Une folle dans la famille, l'aristocratie britannique en a vu d'autres. Mais voilà que Tabitha se mêle de commander à Michael Owen, un jeune homme dépressif, une histoire de la dynastie des Winshaw qui occupe tous les postes-clés dans l'Angleterre des années quatre-vingt. 

Il y a du jeu de massacre dans l'air d'autant que Tabitha n'est peut-être pas aussi folle qu'il y paraît. 

Cette cinglante satire de l'establishment, passionnante comme un polar et teintée d'un humour très british, quatrième roman d'un critique littéraire né en 1961, a valu à Jonathan Coe une renommée internationale et a obtenu en France le prix Femina étranger en 1995.--Gérard Meudal--

mercredi 11 novembre 2015

DAVIDSON, Craig - De rouille et d'os

Le nouveau film de Jacques Audiard, adaptation de 2 nouvelles de Craig Davidson, sortira le 17 mai 2012 et fera partie de la sélection officielle du 65ème festival de Cannes, avec dans les rôles principaux : Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts (révélé dans le récent Bullhead), Céline Sallette et Bouli Lanners.

Dans la lignée d écrivains comme Chuck Palahniuk et Thom Jones, Craig Davidson aime prendre des risques. A la dureté de son univers, il allie l émotion et la compassion qu il manifeste envers ses personnages dont il sonde les corps, les âmes et les c urs avec une redoutable efficacité. Son écriture, viscérale et percutante, s empare littéralement du lecteur pour ne plus le lâcher.
Ces formidables nouvelles sont les meilleures que j ai lues depuis bien longtemps. Il y a là matière à une douzaine de romans... Croyez-moi, vous n avez jamais rien lu de tel. 
Bret Easton Ellis

vendredi 6 novembre 2015

TESSON, Sylvain - L'éternel retour

En Sibérie, dans le Dorset anglais ou au coeur des montagnes de Géorgie, les lois du destin et les forces de la nature sont plus puissantes que les désirs et les espérances : les héros de ces nouvelles ne devraient jamais l'oublier. Cinq nouvelles, cinq gifles étourdissantes et toniques, cinq invitations à méditer sur l'homme et la nature.
L'asphalte
Les porcs
Le lac
L'ile
Le phare

jeudi 5 novembre 2015

RAVALEC, Vincent - Treize contes étranges

Par l'auteur d'Un pur moment de rock'nroll, treize " contes étranges " sur la beauté du TGV, un pickpocket surnommé Carte Orange (à cause de sa prédilection pour le métro) qui perd mystérieusement un doigt, une star de cinéma et sa fille qui donnent dans leur appartement du Marais un bain à un clochard... 
Treize nouvelles où se côtoient le désir, le quotidien et le merveilleux.

lundi 2 novembre 2015

SHIMAZAKI, Aki - Wasurenagusa

Après un premier mariage raté, Kenji Takahashi découvre qu'il est stérile. Accablé, il quitte la maison familiale. Seule compte encore pour lui sa nurse, Sono. Lorsqu'il fait la connaissance de Mariko, qui vit seule avec son fils Yukio, il en tombe amoureux et l'épouse contre l'avis de ses parents, qui le déshéritent. Quarante-six ans plus tard, retraité et affaibli, il recherche les traces de Sono. Au moment où il retrouve sa tombe, sur laquelle est inscrit le nom de la fleur de myosotis (wasurenagusa), il découvre le secret de ses origines et le malheur qui a frappé ses parents.

dimanche 1 novembre 2015

SHIMAZAKI, Aki - Tsubame

En 1923, pour échapper aux violences japonaises, une jeune Coréenne est cachée sous un nom japonais et confiée au prêtre Tsubame. L'histoire de son impossible réconciliation avec elle-même est l'occasion d'une réflexion sur l'identité perdue.

HALL, Louisa - Trinity

15 juillet 1945, Los Alamos, Nouveau-Mexique. Robert Oppenheimer, brillant scientifique et créateur de la bombe atomique, compte les heures,...