vendredi 29 juillet 2016

CLEMENT, Gilles - LONSDALE, Michael - PELT, jean-Marie - SCHEYDER, Patrick - Des jardins et des hommes

Le jardinier paysagiste, l'acteur et le botaniste, tous trois engagés en faveur de la biodiversité, racontent la relation qu'ils entretiennent avec le jardin. Espace de contestation et de remise en cause de la société pour l'un, il est lieu de méditation spirituelle pour l'autre ou encore endroit de la découverte de l'écologie pour J.-M. Pelt, disparu en décembre 2015.

samedi 23 juillet 2016

Melissa P. - Cent coups de brosse avant d'aller dormir

" Je veux de l'amour, cher journal. Je veux sentir mon cœur fondre et se précipiter dans un océan de passion et de beauté. " Melissa a seize ans, l'âge de l'extraordinaire attente, du vertige devant l'inconnu du sexe, du plaisir et des sentiments. L'âge où sur les rivages torrides de Sicile comme ailleurs, on rêve d'un garçon qui vous offrirait tout à la fois. Mais autour d'elle, personne pour la protéger et lui dire " je t'aime ". Alors, par défi, par dépit, par curiosité, par désespoir aussi, elle se donne au premier venu. Puis au deuxième et à tous les autres. Chez ces hommes et ces adolescents, elle ne trouve que cruauté, violence, lâcheté, désir de jouir et d'humilier. Melissa s'engage alors dans une spirale de vice et de destruction elle fera, et au-delà, tout ce qu'ils demandent, jusqu'à l'obscénité. Qui la fera sortir de ce piège ? Une confession érotique d'une rare audace, saisissante d'intelligence et de style.

vendredi 22 juillet 2016

TESSON, Sylvain - Berezina

«Il y a deux siècles, des mecs rêvaient d’autre chose que du haut-débit. Ils étaient prêts à mourir pour voir scintiller les bulbes de Moscou.» 

Tout commence en 2012 : Sylvain Tesson décide de commémorer à sa façon le bicentenaire de la retraite de Russie. Refaire avec ses amis le périple de la Grande Armée, en side-car! De Moscou aux Invalides, plus de quatre mille kilomètres d'aventures attendent ces grognards contemporains.

«Une épopée livresque, diablement tonique, rebelle à mort.»
Christophe Ono-dit-Biot, Le Point

Elu «meilleur livre de voyage 2015» par le magazine Lire
Prix des Hussards 2105
Prix littéraire de l'Armée de Terre - Erwan Bergot 2015

dimanche 17 juillet 2016

JAN, Guillaume - Le cartographe

Lazare, 25 ans, accompagne un groupe de rock dans sa tournée européenne. Mais le projet tourne court à Sarajevo et le jeune homme doit se débrouiller seul pour rentrer en France. Le chemin du retour se révèle plus compliqué que prévu : par distraction, par nonchalance, par curiosité aussi, cet Ulysse maladroit va se perdre dans les Balkans. Découvrant les lois du vagabondage, il affronte des tempêtes, croise des âmes perdues et des compagnons providentiels, travaille où il peut, dort dehors, voyage en clandestin, embarque sur un vaisseau fantôme... Au fil de cette errance chaotique, c'est une géographie de l'âme qui commence à se dessiner sous les pas de Lazare et sur le dos de la carte d'Europe qu'il annote comme un journal intime. La route se fait alors plus sinueuse, les rencontres plus inquiétantes. Le point de non-retour semble inéluctable.

samedi 16 juillet 2016

CHESSEX, Jacques - Le dernier crâne de M. de Sade

"Un vieux fou est plus fou qu'un jeune fou, cela est admis, quoi dire alors du fou qui nous intéresse, lorsque l'enfermement comprime sa fureur jusqu'à la faire éclater en scènes sales?"

Quel est l'homme de 74 ans enfermé dans l'hospice de Charenton, au printemps 1814, qui a commis tant de crimes et semble ne se repentir en rien? Fuyard, brûlé en effigie, rescapé, embastillé, sodomite, blasphémateur, soupçonné d'inceste, et pourtant encore là, bouillant d'idées et d'ulcères, désireux de poursuivre l'œuvre de chair. Quel usage Mademoiselle Madeleine Leclerc fait-elle de ses 16 ans, de son corps efflanqué, viscieux? D'où viennent ces hurlements ou ces soupirs? A quoi l'isolement contraint-il ces libertins en chambre? N'aurait-il pas au moins peur de la mort, où "chacune de ses paroles, chacun de ses actes résonne plus fort"?
Cet homme se nomme Donatien-Alphonse de Sade. Il meurt en décembre 1814, sa tombe au cimetière de Charenton sera ouverte en 1818, et son crâne, "ornement lui-même, de magie intense, de hantise sonore", passe dans les mains du docteur Ramon, le jeune médecin qui le veilla jusqu'à la mort. Relique, vanité, rire jeté à la face de toutes choses, effroi érotique, le crâne de M. de Sade roule d'un siècle à l'autre, incendiant, révélant et occupant le narrateur de ce roman.

vendredi 15 juillet 2016

AZOULAI, Nathalie - Titus n'aimait pas Bérénice

Quand on parle d'amour en France, Racine arrive toujours dans la conversation, à un moment ou à un autre, surtout quand il est question de chagrin, d'abandon. On ne cite pas Corneille, on cite Racine. Les gens déclament ses vers même sans les comprendre pour vous signifier une empathie, une émotion commune, une langue qui vous rapproche. Racine, c'est à la fois le patrimoine, mais quand on l'écoute bien, quand on s'y penche, c'est aussi du mystère, beaucoup de mystère. Autour de ce marbre classique et blanc, des ombres rôdent. Alors Nathalie Azoulai a eu envie d'aller y voir de plus près. Elle a imaginé un chagrin d'amour contemporain, Titus et Bérénice aujourd'hui, avec une Bérénice quittée, abandonnée, qui cherche à adoucir sa peine en remontant à la source, la Bérénice de Racine, et au-delà, Racine lui-même, sa vie, ses contradictions, sa langue. La Bérénice de Nathalie Azoulai veut comprendre comment un homme de sa condition, dans son siècle, coincé entre Port-Royal et Versailles, entre le rigorisme janséniste et le faste de Louis XIV, a réussi à écrire des vers aussi justes et puissants sur la passion amoureuse, principalement du point de vue féminin. En un mot, elle ne cesse de se demander comment un homme comme lui peut avoir écrit des choses comme ça. C'est l'intention de ce roman où l'auteur a tout de même pris certaines libertés avec l'exactitude historique et biographique pour pouvoir raconter une histoire qui n'existe nulle part déjà consignée, à savoir celle d'une langue, d'un imaginaire, d'une topographie intime. Il ne reste que peu d'écrits de Racine, quelques lettres à son fils, à Boileau mais rien qui relate ses tiraillements intimes. On dit que le reste a été brûlé. Ce roman passe certes par les faits et les dates mais ce ne sont que des portes, comme dans un slalom, entre lesquelles, on glane, on imagine, on écrit et qu'on bouscule sans pénalités.

samedi 9 juillet 2016

POWER, Brian - Le dernier fils du ciel

Choisi par la terrible Impératrice douairière, P'ou Yi a trois ans lorsque, en 1909, il monte sur le trône du Dragon. Il sera le dernier empereur de Chine. Bientôt, la révolution éclate, la république est proclamée. P'ou Yi est contraint d'abdiquer, mais on lui permet de demeurer dans la Cité interdite. Entouré d'eunuques et de concubines, élevé par un précepteur écossais et homosexuel, qui l'appelle son "petit poussin", l'adolescent mène une existence fastueuse et recluse derrière les murs de la Cité. A seize ans, on le marie à une ravissante princesse mandchoue.
Viennent ensuite les années d'exil. Lui faisant croire que sa vie est menacée, les Japonais le persuadent de s'enfuir à Tien Tsin, d'où ils l'embarquent pour la Mandchourie. En 1932, P'ou Yi prend le titre d'empereur de la Mandchourie, empereur fantoche s'il en fût, entièrement manipulé par les Japonais.
En 1945, il est capturé par les Russes, emmené en Sibérie puis, après la victoire de Mao, rendu aux Chinois. Envoyé dans un camp de réhabilitation par le travail qui fait de lui, apparemment, un citoyen modèle de la nouvelle Chine, il finira tranquillement ses jours à Pékin, comme "archiviste", il meurt en 1967.
Brian Power est né et a vécu en Chine jusqu'à la guerre, notamment à Tien Tsin où il a croisé P'ou Yi et sa suite. Mordant, ironique, il restitue à merveille l'ambiance délétère et fabuleuse de la Cité interdite, celle, joyeuse et ridicule de Tien Tsin à l'époque des concessions et, surtout, il nous raconte le roman d'une vie.
Qui fut P'ou Yi ? Ce pantin ballotté par l'histoire, petit homme un peu demeuré et cruel, qui partageait son temps entre des "jeux" avec ses pages, l'observation des fourmis et qui, à 30 ans, ne savait toujours pas s'habiller seul, fut néanmoins suffisamment rusé pour, jouant de son apathie, réussir à traverser sans trop de dommages une période particulièrement folle.
On comprend que cet invraisemblable personnage ait fasciné le metteur en scène Bertolucci, qui lui consacre un film, la première superproduction occidentale entièrement réalisée en Chine.

HALL, Louisa - Trinity

15 juillet 1945, Los Alamos, Nouveau-Mexique. Robert Oppenheimer, brillant scientifique et créateur de la bombe atomique, compte les heures,...