mercredi 31 octobre 2018

FOURNIER, Jean-Louis - Mon autopsie

L'écrivain analyse sa personnalité, ses réflexions et sa vie. Il s'amuse de ses petits travers d'humain et propose de se réconcilier avec ces derniers, en les associant à un trait positif de son caractère, ainsi son orgueil et son humilité, son indifférence et sa sensibilité, sa poésie et sa cruauté

lundi 22 octobre 2018

SMITH, Patty - M Train

Patti Smith a qualifié ce livre de «carte de mon existence». En dix-huit «stations», elle nous entraîne dans un voyage qui traverse le paysage de ses aspirations et de son inspiration, par le prisme des cafés et autres lieux qu'elle a visités de par le globe. 
M Train débute au 'Ino, le petit bar de Greenwich Village où elle va chaque matin boire son café noir, méditer sur le monde tel qu'il est ou tel qu'il fut, et écrire dans son carnet. 
En passant par la Casa Azul de Frida Kahlo dans la banlieue de Mexico, par les tombes de Genet, Rimbaud, Mishima, ou encore par un bungalow délabré en bord de mer, à New York, qu'elle a acheté juste avant le passage dévastateur de l'ouragan Sandy, Patti Smith nous propose un itinéraire flottant au cœur de ses références (on croise Murakami, Blake, Bolaño, Sebald, Burroughs... ) et des événements de sa vie. 
Écrit dans une prose fluide et subtile qui oscille entre rêve et réalité, passé et présent, évocations de son engagement artistique et de la perte tragique de son mari – le guitariste Fred «Sonic» Smith –, M Train est une réflexion sur le deuil et l'espoir, le passage du temps et le souvenir, la création, les séries policières, la littérature, le café... 
Après Glaneurs de rêves (Gallimard, 2014), Patti Smith nous propose un nouveau livre inclassable, profondément sensible et sincère, illustré par les photographies en noir et blanc qu'elle prend depuis toujours, et qui confirme qu'elle est l'une des artistes actuelles les plus singulières et indépendantes..

mardi 16 octobre 2018

TEULE, Jean - Fleur de tonnerre

Ce fut une enfant adorable, une jeune fille charmante, une femme compatissante et dévouée. Elle a traversé la Bretagne de part en part, tuant avec détermination tous ceux qui croisèrent son chemin: les hommes, les femmes, les vieillards, les enfants et même les nourrissons.

Elle s'appelait Hélène Jégado, et le bourreau qui lui trancha la tête le 26 février 1852 sur la place du Champs-de-Mars de Rennes ne sut jamais qu'il venait d'exécuter la plus terrifiante meurtrière de tous les temps.

mardi 9 octobre 2018

MOTOYA, Yukiko - Comment apprendre à s'aimer ?

Le livre est une série de plans fixes qui, telles les images d'un film, s'enchaînent entre eux pour dessiner le portrait de Linde. 

Elle a 16 ans, puis 28, 34, 47, 3 et enfin 63 ans, et découvre au fil de ses apprentissages, de ses déceptions et de ses joies, les sources invisibles du bonheur. Linde évolue sous le regard des autres, trop sage, presque invisible, pleine d'anticipation immobile, elle attend que la vraie vie commence. Elle se heurte au fossé qui nous sépare irrémédiablement d'autrui, et aux succédanés d'un bonheur idéal. A 63 ans, elle attend encore de la vie et des autres ce qu'ils ne peuvent lui donner. Mais, un jour, en attendant le facteur, elle finira par remarquer : « pour quelqu'un qui avait raté sa vie, il lui semblait qu'elle ne s'en sortait pas trop mal. » Le portrait de Linde à 16 ans, puis à 28, 34, 47 et 63 ans. 

Une série de moments qui évoquent ses apprentissages, ses déceptions et ses joies. Attendant toujours de la vie et des autres ce que personne ne peut lui donner, elle prend conscience à 63 ans que, pour quelqu'un qui a raté sa vie, elle ne s'en sort pas trop mal.

dimanche 7 octobre 2018

MULGAN, John - Seul

Héroïque dans son propos, Seul est un roman qui donne une perspective essentielle sur la Nouvelle-Zélande et la crise qui a précédé la Seconde Guerre mondiale. Efficace à la manière d'Hemingway, anticipant sur l'existentialisme de Camus, Seul s'inscrit comme une œuvre marquante de la littérature mondiale du XXe siècle. Quelques années avant la grande crise de 1929, le jeune Johnson, personnage central de Seul, émigre vers la Nouvelle-Zélande, pays qu'il découvrira en étranger, toujours un peu décalé. Emporté par le flot de l'Histoire et de ses bouleversements économiques, Johnson va errer d'un travail à l'autre jusqu'à ce qu'il rencontre, dans une ferme isolée, une jeune Maorie qui fera de lui un meurtrier involontaire. Il s'enfuira alors dans les forêts presque impénétrables de l'île du Nord où, tel un Robinson, il ne survivra qu'au prix de terribles privations. Il finira par gagner l'Angleterre avant de repartir combattre en Espagne aux côtés des Républicains. Parcours tumultueux qui semble dessiner une question : l'homme seul, à la fois fort et faible par sa solitude même, peut-il dépasser sa condition et trouver le chemin d'une nouvelle fraternité ?

John Mulgan (1911-1945) a brillé comme un météore dans la vie culturelle néo-zélandaise. Né à Christchurch (île du Sud) dans une famille d'intellectuels et de musiciens, il part pour l'Angleterre terminer ses études à Oxford et devient éditeur à l'Oxford University Press.
Dès le début de la Seconde Guerre Mondiale, à 28 ans, il s'engage dans l'armée britannique. C'est aussi en 1939 que paraît son roman, Seul. Après avoir servi au Moyen-Orient où il s'illustre contre l'Afrikakorps de Rommel, il part combattre en Grèce auprès de la résistance locale. Promu lieutenant-colonel, il retourne au Caire où il se suicide, à l'âge de 33 ans, quelques semaines avant la reddition de l'Allemagne.
Devenu très vite un événement précurseur de l'existentialisme littéraire, puis un classique des lettres néo-zélandaises, Seul a marqué, plus que toute oeuvre de fiction, une étape dans la conscience de l'identité de la Nouvelle-Zélande.
Il a même, contre toute évidence, joué un rôle dans la création du mythique "homme du Sud", le Néo-Zélandais des espaces sauvages de l'île du Sud, solitaire, indépendant et rebelle.

lundi 1 octobre 2018

NOTTE, Pierre - Tokyo, Catherine et moi

"A Tokyo, je ne reconnais rien, aucune image, aucune description, aucun signe du connu. Je n'y retrouve aucun plan d'aucun film, aucun mot d'aucun texte. Je n'ai rien lu, je n'ai rien vu. Les images des autres mondes, européens, américains, s'imposent d'elles-mêmes, elles nous sont imposées tout le temps et partout. Celles-ci nécessitent un travail, une recherche. Je n'ai pas cherché, je n'ai pas travaillé. Et je ne retrouve rien, je ne trouve pas, je perds tous repères, et j'ai tout à bâtir." La voix de Pierre Notte est multiple, en pleine métamorphose. Elle parle, tant elle redoute qu'on ne l'occulte. C'est sa façon d'exister, sa manière de dire "Je suis là", de faire partir la peur. Dans ce Japon déroutant où tout existe et son contraire, écoutons la ville et la voix assourdir ou se taire.

HALL, Louisa - Trinity

15 juillet 1945, Los Alamos, Nouveau-Mexique. Robert Oppenheimer, brillant scientifique et créateur de la bombe atomique, compte les heures,...