samedi 27 février 2021

ELIASSON, Girdir - La fenêtre au sud

Quelque part en Islande, au bord de la mer, un village de maisons noires fait face à l’infini de l’eau. Dans son repaire, un romancier peine, sur sa vieille Olivetti, à écrire la vérité d’un couple parti en vacances pour se retrouver. Qui s’amuse ? se demande-t-il, déposant les feuilles dactylographiées sous la fenêtre sud claire. La radio, pendant ce temps-là, donne des nouvelles d’un autre monde : le séisme de Fukushima, l’assassinat de Ben Laden, la guerre en Syrie. Au rythme des quatre saisons de l’année, comme un contrepoint nordique aux célèbres concertos de Vivaldi, La fenêtre au sud transforme cette histoire simple d’amour et de fantômes en un livre immense sur les crépuscules de la création. L’encre s’épuise, l’écrivain tapera bientôt blanc sur blanc, traversant la page comme on marche dans la neige.


"Celui qui est seul est toujours seul, infiniment seul et nulle compagnie ne peut rien y changer."

vendredi 19 février 2021

GODWIN, Gail - Villa Chagrin

Marcus a onze ans quand sa mère meurt dans un accident de voiture. On l'envoie vivre dans la maison en bord de mer de sa grand-tante Charlotte, sur une petite île de Caroline du Sud. Artiste peintre, Charlotte mène une vie solitaire et singulière, passant de longues heures dans son atelier en compagnie de bouteilles de vin qu'elle commande par cartons. Arrivé chez elle en juin, Marcus a tout l'été à occuper avant la rentrée, qui l'inquiète beaucoup : sensible et peu sûr de lui, il redoute la compagnie des enfants de son âge. Il lui préfère de loin celle du fantôme de la Villa Chagrin - une maison qui tombe en ruine tout au nord de l'île et inspire de nombreuses toiles à Tante Charlotte. Elle doit son nom (« Grief Cottage » en anglais) à l'incendie survenu des années auparavant lors de l'ouragan Hazel, et la disparition de la famille qui l'habitait alors. La présence que Marcus perçoit dans la maison, dont il croit même une fois discerner la silhouette, serait donc celle du fils disparu. C'est le début de sa fascination pour la Villa Chagrin et ce, ou plutôt celui, qui la hante : une relation ambiguë se noue entre lui et l'adolescent, dont on ne saura jamais vraiment s'il est fantôme, fantasme, présence surnaturelle ou imaginaire.
À travers lui ce sont ses propres tourments que Marcus doit affronter : la perte de sa mère, l'absence d'un père qu'il n'a jamais connu et la lourdeur d'un passé qu'il ne cesse d'interroger. Mais c'est aussi avec douceur que l'été se déroule, entre escapades sur la plage, visites à la Villa Chagrin et discussions avec sa grand-tante, heureuse, derrière son air taciturne, de partager avec lui sa maison, ses souvenirs et les particularités des peintres qu'elle aime. Un été lent, ponctué par le rythme des marées, avec en toile de fond l'importance des silences et la délicatesse des relations qui naissent, du deuil qui se fait, de l'enfance qui passe

vendredi 12 février 2021

FULLER, Claire - L'été des oranges amères

À 39 ans, Frances Jellico s’apprête à vivre son premier été de liberté. Enfin délivrée de son tyran de mère, Frances a été missionnée pour faire l’état des lieux du domaine de Lyntons. Jadis somptueuse propriété au cœur de la campagne anglaise, Lyntons est désormais un manoir délabré qui peine à se relever des années de guerre.
Dès son arrivée, Frances réalise qu’elle n’est pas la seule occupante des lieux : Peter et Cara, un couple aussi séduisant que mystérieux, sont déjà installés. Lorsqu’elle découvre un judas dans le plancher de sa chambre – qui lui offre une vue plongeante sur leur salle de bains – sa fascination pour eux ne connaît plus de limites.
Ses voisins se montrent très amicaux, et plus les jours passent, plus Frances se rapproche d’eux. À mesure que l’été se consume, que les bouteilles de vin se vident et que les cendres de cigarettes se répandent sur le vieux mobilier, Frances commence à entrevoir le passé tourmenté de Cara et Peter.
La vérité laisse place au mensonge, les langues se délient, les souvenirs ressurgissent, au risque de faire basculer cet été 1969.

dimanche 7 février 2021

BOUYSSE, Franck - Né d'aucune femme

"- Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
— Et alors, qu'y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.
— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
— De quoi parlez-vous ?
— Les cahiers… Ceux de Rose."

Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.
Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec 'Né d’aucune femme' la plus vibrante de ses oeuvres.
Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.

lundi 1 février 2021

DUSAPIN SHUA, Elisa - Vladivostok Circus

A Vladivostok, dans l’enceinte désertée d’un cirque entre deux saisons, un trio s’entraîne à la barre russe. Nino pourrait être le fils d’Anton, à eux deux, ils font voler Anna. Ils se préparent au concours international d’Oulan-Oude, visent quatre triples sauts périlleux sans descendre de la barre. Si Anna ne fait pas confiance aux porteurs, elle tombe au risque de ne plus jamais se relever.

Dans l’odeur tenace d’animaux pourtant absents, la lumière se fait toujours plus pâle, et les distances s’amenuisent à mesure que le récit accélère.

Dans ce troisième roman, Elisa Shua Dusapin convoque son art du silence, de la tension et de la douceur avec des images qui nous rendent le monde plus perceptible sans pour autant en trahir le secret.
 

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Sarlat-la-Canéda, Dordogne , le 23/10/1992
Biographie :

Elisa Shua Dusapin est une écrivaine franco-suisse vivant en Suisse romande.

Née d’un père français acupuncteur et d’une mère sud-coréenne, journaliste radio en Suisse alémanique, elle grandit entre Paris et Zurich avant que sa famille s'installe, en 1995, à Porrentruy dans le canton du Jura en Suisse.

Elle obtient son baccalauréat en 2011 au lycée cantonal de Porrentruy et entame des études à la Haute école des arts de Berne. En 2014, elle obtient un bachelor en écriture de l’Institut littéraire suisse de Bienne. En 2016, elle poursuit ses études littéraires en obtenant un master de français moderne à l'Université de Lausanne.

En 2015, elle écrit le texte d'un premier spectacle musical pour enfants, intitulé "M’sieur Boniface" qui devient ensuite un livre-CD.

En 2016, Elisa Shua Dusapin publie son premier roman "Hiver à Sokcho" qui obtient de nombreux prix littéraires suisses et français dont le prix Robert-Walser, prix Alpha, et le prix Régine-Deforges. Elisa Shua Dusapin travaille avec Franck Semelet à l'adaptation du livre pour le théâtre. Les premières représentations sont données en décembre 2018.

Son deuxième roman "Les Billes du Pachinko" (2018) poursuit l'exploration des thématiques du premier ouvrage "Hiver à Sokcho", avec pour arrière-plan l’exode de la communauté coréenne vers le Japon dans les années 1950, après la guerre de Corée. Il obtient le Prix suisse de littérature et Prix Ève de l'Académie romande en 2019.

Elle est finaliste du prix Blù - Jean-Marc-Roberts avec "Vladivostok Circus" (2020).

page Facebook : https://www.facebook.com/elisa.dusapin

HALL, Louisa - Trinity

15 juillet 1945, Los Alamos, Nouveau-Mexique. Robert Oppenheimer, brillant scientifique et créateur de la bombe atomique, compte les heures,...