Charlatan pour les uns, visionnaire pour les autres, le terrible Begbie
est devenu un artiste bien installé en Californie. Mais un drame le
ramène à Édimbourg où il retrouve sa vieille communauté. Là, entre un
passé violent et un présent psychotique, les choses vont tourner
vraiment mal, vraiment vite
Francis Begbie a été découvert dans le film « Trainspotting » (1996) de Danny Boyle, alors que la majorité des lecteurs francophones ignoraient le roman de Irvine Welsh.
Violent, burlesque et décapant, le livre a mis en scène l'un des
méchants les plus attachants de l'histoire de la littérature, proche de
ses amis de toujours, mais ne les tolérant qu'à moitié parce qu'ils
s'adonnent à la drogue, substance chimique qu'il abhorre. Loin d'être un
enfant de coeur, il n'hésite jamais lorsqu'il s'agit de se lancer dans
la bagarre, prêt à tout pour aplatir les opposants. Entêté, capricieux
et imprévisible, il apparaît comme totalement instable. Pourtant, les
années se sont écoulées et il a désormais quitté l'Angleterre pour les
Etats-Unis où, sous une nouvelle identité, il mène une existence rangée
avec son épouse et leurs deux filles. Sculpteur et peintre à succès, il
semble avoir tiré un trait sur son passé de mauvais garçon, mais le
meurtre de son fils (qu'il connaissait à peine !) l'oblige de revenir à
Édimbourg, ville de sa jeunesse et dans laquelle il retrouve ses copains
d'hier. Pendant ce temps, sa femme découvre son passé. Saisi dans un
engrenage dont il ne maîtrise pas les règles, Begbie se réveille et se
sait prêt à tous les coups pour rasséréner son orgueil blessé. A
nouveau, Irvine Welsh
signe un volume empreint de virulence, qui ne manque jamais de rythme
et qui peut être considéré comme une critique de la société moderne
ultra violente. En ce sens, il se fait chroniqueur tout en demeurant un
narrateur original. Bien sûr, le titre « L'artiste au couteau » joue sur l'ambiguïté de l'expression » !