Juste pour mémoriser mes lectures. Aucun jugement... Affichage de la 4ème de couverture.
vendredi 9 mars 2012
MARCEAU, Félicien - La grande fille
Parce que, ce jour-là, ils sont deux à attendre un taxi et qu'il ne s'en présente qu'un, Pierre, plutôt que de céder sa priorité, propose à Françoise de l'emmener. C'est là, dans ce mouvement de liberté, que va commencer leur amour, d'abord en cheminant le long de l'itinéraire habituel des amants, ensuite en débouchant sur un carrefour où, impatients et marquant leur différence, les attendent le désir et l'amour. Ce choix, peu commun, dit-on, mais peut-être moins rare qu'il n'y paraît, cet amour insolite, Félicien Marceau nous les fait vivre avec une allégresse, avec une malice au travers desquelles apparaît un autre visage de l'amour, un autre visage de notre vérité.
mercredi 7 mars 2012
OLAFSSON, Olafur Johann - Retour en Islande
Disa s'apprête à retourner dans son Islande natale après vingt ans d'exil en Angleterre, où elle dirige de main de maître les cuisines de sa belle auberge. Préparatifs, repas d'adieux, dernière inspection de la maison et des objets familiers, transfert en voiture, traversée en mer, chaque étape de son voyage ouvre les vannes à un flot de souvenirs que sa vie si bien ordonnée avait pu lui faire croire enfouis. Au fil de constants allers et retours dans le temps se dessinent son enfance en Islande, son apprentissage passionné de l'art culinaire, ses premières amours avec Jakob, le juif allemand qui mourra dans un camp de concentration, ses années au service d'un banquier dont le fils lui fera un enfant qu'elle sera contrainte d'abandonner à la naissance. C'est ce fils à présent adulte qui motive le voyage de Disa : se sachant condamnée par une terrible maladie, elle veut le voir avant de mourir. Dans ce roman tout en demi-teintes, le pointillisme proustien du souvenir fait fusionner passé et présent en une succession de petits instantanés du quotidien en apparence anodins, qui s'imbriquent pour composer un superbe portrait de femme.
mercredi 29 février 2012
MURAKAMI, Ryu - Parasites
Un jeune homme, Uehara, croit abriter en son corps un parasite avec lequel il vit en symbiose. Ce ver est le signe qu'il a été choisi pour accomplir une mission : détruire une espèce qui a programmé son propre anéantissement. L'espèce humaine, bien sûr. On pourrait raconter l'histoire autrement. Uehara vit en reclus dans son appartement jusqu'au jour où sa mère lui achète un ordinateur portable et où il se connecte à l'Internet. Il entre en relation avec une organisation appelée INTER-BIO qui le persuade qu'il est investi du droit de tuer et de massacrer ses semblables. Et pourtant, c'est encore une autre histoire que raconte le roman de Murakami. Car l'Intemet peut devenir le déclencheur d'une traversée du miroir où rejoindre enfin le réel, toucher la réalité de ses mains nues. Le réseau pousse Uehara à sortir, à reprendre contact avec les sensations les plus physiques, à marcher à la rencontre des autres et de lui-même. C'est ainsi que dans ce roman très dense, qui brasse biotechnologies, manipulations informatiques, attentats terroristes, meurtres rituels et traumatismes de la dernière guerre, une histoire très simple nous est relatée, et finalement porteuse d'espoir : celle d'un homme qui cherche, et trouve, un sens à son existence.
jeudi 23 février 2012
OGAWA, Yoko - La marche de Mina
« Je n’oublierai jamais la maison d’Ashiya dans laquelle j’ai vécu entre 1972 et 1973. L’ombre du porche d’entrée en forme d’arche, les murs crème qui se fondaient dans le vert de la montagne, les pampres de la rambarde de la véranda, les deux tourelles à fenêtres ornementées. Cela, c’est pour l’aspect extérieur bien sûr, mais l’odeur de chacune des dix-sept pièces, leur luminosité, et jusqu’à la sensation froide des poignées de porte au creux de la main, tout est resté gravé en mon cœur. » Parce que son père est décédé et que sa mère a décidé de suivre des cours dans une école spécialisée de Tokyo, Tomoko est confiée à la famille de sa tante, qu’elle n’a jamais rencontré. Jour après jour, elle découvre les bizarreries de ses parents éloignés : sa cousine, d’un an plus jeune qu’elle, écrit l’histoire des boîtes d’allumettes qu’elle collectionne avec fièvre, sa tante s’enferme dans le fumoir pour chercher les fautes typographiques des magazines, son oncle disparaît sans crier gare… Sans compter une grand-mère allemande passionnée par les cosmétiques et un hippopotame nain domestique. « Comparée à ma vie avec ma mère, seules toutes les deux dans notre petite maison, l’atmosphère était quelque peu différente, et c’est pourquoi je me suis dit que quelqu’un d’aussi perdu que moi pourrait y trouver sa place. » Coincés dans leur solitude, guettés par l’asphyxie, les personnages de Yôko Ogawa frôlent les frontières de l’ici et de l’ailleurs. Comme dans ses précédents romans, ils campent aux marges de l’onirisme, de la folie. Yôko Ogawa invite une fois de plus à traverser un récit où l’étrangeté l’emporte sur le réalisme
dimanche 12 février 2012
KIRINO, Natsuo - Le vrai monde
Banlieue de Tokyo. Quatre jeunes écolières, Toshiko, la sérieuse, Terauch, la douée, Yuzan, la paumée, et Kirazin la fêtarde, passent un mois d'aôut lourd et studieux dans une école de bachotage lorsque, un matin, Toshiko entend du bruit dans la maison d'à côté. Intriguée, elle demande au fils de la voisine si tout va bien et celui-ci, surnommé "le lombric" (il est mal foutu et ne réussit pas en classe), lui répond que oui.
Quelques heures plus tard, Toshiko découvre qu'on lui a volé son vélo. Elle n'en dit rien et se tait sur ses soupçons, - car elle vient d'apprendre que "le lombric" a disparu et que sa mère a été assassinée à coup de batte de base-ball. Aussitôt mises dans le secret par "le lombric" en personne, les quatre jeunes filles vont s'acoquiner pour aider le jeune assassin que, pour des raisons propres à chacune, elles considèrent comme un antihéros de la société japonaise. Violent, pervers, terrifiant.
Quelques heures plus tard, Toshiko découvre qu'on lui a volé son vélo. Elle n'en dit rien et se tait sur ses soupçons, - car elle vient d'apprendre que "le lombric" a disparu et que sa mère a été assassinée à coup de batte de base-ball. Aussitôt mises dans le secret par "le lombric" en personne, les quatre jeunes filles vont s'acoquiner pour aider le jeune assassin que, pour des raisons propres à chacune, elles considèrent comme un antihéros de la société japonaise. Violent, pervers, terrifiant.
samedi 11 février 2012
FINDLEY, Timothy - Le dernier des fous
Livré à lui-même entre une mère qui ne quitte plus sa chambre, un père paralysé par l'échec de son couple, un frère aîné qui se réfugie dans la poésie et l'alcool, Hooker Winslow observe les événements qui se succèdent au cours d'un été qui s'achèvera tragiquement.
Huit-clos dévastateur de la famille, emmurement des êtres dans le silence, désagrégation des sentiments jusqu'à la folie... Timothy Findley nous mène avec une habileté sans faille dans un roman à couper le souffle, qui illustre magistralement la défaite de la parole.
Huit-clos dévastateur de la famille, emmurement des êtres dans le silence, désagrégation des sentiments jusqu'à la folie... Timothy Findley nous mène avec une habileté sans faille dans un roman à couper le souffle, qui illustre magistralement la défaite de la parole.
dimanche 5 février 2012
HOUELLEBECQ, Michel - La carte et le territoire
Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman devaitvous en raconter l'histoire, il commencerait peut-être par vous parler d'une panne de chauffe-eau, un certain 15 décembre. Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passa seul de nombreux réveillons de Noël. Il évoquerait certainement Olga, une très jolie Russe rencontrée au début de sa carrière, lors d'une première exposition de son travail photographique à partir de cartes routières Michelin. C'était avant que le succès mondial n'arrive avec la série des 'métiers ', ces portraits de personnalités de tous milieux (dont l'écrivain Michel Houellebecq), saisis dans l'exercice de leur profession. Il devrait dire aussi comment il aida le commissaire Jasselinà élucider une atroce affaire criminelle, dont la terrifiante mise en scène marqua durablement les équipes de police. Sur la fin de sa vie il accédera à une certaine sérénité, et n'émettra plus que des murmures. L' art, l'argent, l'amour, le rapport au père, la mort, le travail, la France devenue un paradis touristique sont quelques-uns des thèmes de ce roman, résolument classique et ouvertement moderne.
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